Tiré de MondAfrique.
Dans cette époque troublée, les Français seraient-ils devenus monarchistes ? Oui, à en croire les chaînes d’informations en continu. Mais les Africains sans doute pas !
Pour l’Histoire, celle avec un grand H, rien ou presque sur les horreurs du passé impérial de la Grande-Bretagne. Au mieux, les médias montrent une photo de la reine dansant en 1961 avec le premier président du Ghana, kwamé Nkruma, comme une preuve de son antiracisme. Ils omettent cependant de dire qu’en 1950, le même Nkruma a été emprisonné pendant 3 ans, dont un passé dans un ancien poste britannique pour esclaves, accusé d’avoir dirigé des manifestations contre les colons.
Chaque ancienne colonie de l’empire pourrait ainsi récrire l’Histoire en lettres de sang. Les MAU-MAU du Kenya, par exemple, dont 11 000 ont été massacrés sous le règne d’Elisabeth II, le Nigéria où à la fin des années 60, la couronne a armé le pouvoir et participé à affamer les sécessionnistes biafrais, etc. etc. On pourrait rappeler aussi ces inscriptions que faisaient placarder les colons britanniques dans leurs lieux réservés : « pas de noir, pas de chien ».
Le jour de la mort de reine, une professeur d’université américaine d’origine nigériane a tweeté : « Si quelqu’un s’attend à ce que j’exprime autre chose que du mépris pour le monarque qui a supervisé un gouvernement, qui a parrainé le génocide, qui a massacré et déplacé la moitié de ma famille et les conséquences que ceux qui vivent aujourd’hui tentent encore de surmonter, vous pouvez continuer à souhaiter une étoile. »
La pompe des funérailles d’Elisabeth II, retransmis ad nauseam par les chaînes d’information en continue, est le symbole de la perte de puissance du Royaume uni, la nostalgie d’un empire perdu.
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