Le Front commun, qui représente plus de 400 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, a donné le coup d’envoi aux négociations des conventions collectives du secteur public en déposant ce jeudi 30 octobre ses revendications aux représentants du Conseil du trésor.
Ces demandes résultent d’un vaste processus de consultation mené auprès des membres.
« Elles reflètent les problématiques vécues dans le réseau de l’éducation et les besoins du personnel. En ce sens, nos demandes apportent des solutions aux différents problèmes du réseau. Le choix de présenter une grosse demande est un choix stratégique qui nous permet de mettre sur la place publique le portrait réel de ce qui se passe dans les écoles et les établissements et d’expliquer à la population l’état de la situation. »
Le personnel enseignant et le personnel de soutien présentent chacun une quarantaine de demandes sectorielles qui visent notamment une augmentation des services aux élèves, une diminution de la précarité et un allègement de la tâche pour permettre au personnel de donner de meilleurs services.
Pour les élèves en difficultés ou handicapés, par exemple, ils réclament un plancher d’heures obligatoires de services. « Ce n’est pas le cas actuellement. Ainsi, pour deux cas similaires d’élèves en difficultés, un pourrait bénéficier de 6 heures de services adaptés et l’autre d’une heure seulement, selon l’école où il se trouve. Ça prend un minimum obligatoire à respecter, dans l’intérêt des élèves. »
Alors que l’éducation des adultes et la formation professionnelle connaissent un développement important depuis une dizaine d’années, le fossé entre les enseignants précaires et permanents continue de se creuser puisqu’il n’existe pas de plancher d’emploi dans ce secteur.
« Au Centre d’apprentissage du français langue seconde Camille-Laurin, il y a environ 40 précaires pour un permanent. Au CFP Charlotte-Tassé, en santé et soins infirmiers, c’est environ 70 professeurs pour 6 permanents. C’est assez difficile d’avoir de la stabilité dans les milieux », d’indiquer Éric Gingras.
Certaines demandes s’attaquent aussi à la problématique des heures coupées pour le personnel de soutien. « Comment voulez-vous vivre avec un horaire de 15 heures par semaine, 3 heures le matin et 2 autres en après-midi ? On réduit leur horaire au minimum d’heures par semaine prévues à la convention, mais c’est le même travail qui reste à faire. »
En ce qui concerne la tâche, diminuer les ratios maître-élèves au secondaire et dans les classes spécialisées ainsi qu’établir un ratio pour les techniciens chez le personnel de soutien permettraient d’offrir une meilleure qualité de services aux élèves.
Les clauses salariales font partie des négociations intersectorielles menées par le Front commun intersyndical. Le demande déposée jeudi est de l’ordre de 4,5% par année, pour une convention d’une durée de trois ans. La hausse globale pourrait aller jusqu’à 16,5%, en tenant compte des primes conditionnelles à l’augmentation du PIB.
« 1% d’augmentation équivaut à 12$ de plus par semaine sur la paie. Je pense qu’on le mérite largement. »
Rappelons qu’un enseignant sur cinq quitte la profession avant cinq ans de pratique, notamment en raison des conditions d’exercice difficiles et des conditions de travail, incluant les salaires.
Profil du Syndicat de Champlain (CSQ)
Le Syndicat de Champlain (CSQ) regroupe plus de 10 000 membres issus du domaine de l’éducation, dont 8 000 enseignantes et enseignants et 2 000 employées et employés de soutien qui travaillent pour les commissions scolaires des Patriotes, Marie-Victorin et Vallée-des-Tisserands.