« Nous déplorons le manque de sérieux de la démarche gouvernementale. On nous a informés il y a seulement 9 jours que nous devions présenter notre mémoire aujourd’hui. Ça ressemble à une stratégie du gouvernement pour limiter les critiques et adopter son projet de loi à la va-vite. C’est une entorse à la démocratie », a déclaré Michel Mailhot.
Pour la FIQ, ce projet de loi traduit une fois de plus la volonté du gouvernement d’attaquer les services publics. « Il nous apparaît évident que ce projet de loi découle directement de l’idéologie d’austérité de ce gouvernement. Malgré son titre, en aucun temps le projet de loi n⁰ 15 ne définit et ne précise la composition des effectifs au sein de l’État. Il y a tout lieu de présumer que le principal objectif de cette loi n’est nul autre que de réduire la main-d’œuvre travaillant dans le secteur public, soit de sabrer les effectifs actuels et de freiner le renouvellement de ceux-ci dans le futur. Ce projet de loi accentuera les dysfonctionnements actuels » a indiqué Michel Mailhot.
« On vit au Québec une pénurie d’infirmières depuis plusieurs années. Les professionnelles en soins tiennent le réseau de la santé à bout de bras et voilà que le gouvernement pourrait vouloir réduire leur nombre. Trouvez l’erreur ! La logique comptable du président du Conseil du trésor n’a visiblement pas pris en compte que ce dont a besoin notre réseau de santé, c’est plus de professionnelles en soins, pas moins. Ce que nous voulons à la FIQ c’est instaurer des ratios professionnelles en soins/patients. Certainement pas un gel des effectifs parce que moins il y a de professionnelles en soins, plus les dangers augmentent », a renchéri Linda Bouchard.
« Le gouvernement ne semble pas avoir encore compris que la Loi sur les services essentiels, quand elle est utilisée, exige un plus grand nombre de professionnelles en soins pour assurer les services que ce qu’on retrouve à l’heure actuelle dans les unités de soins de plusieurs établissements de santé au Québec. Au lieu d’avoir perdu son temps à écrire ce projet de loi, le président du Conseil du trésor aurait plutôt eu intérêt à faire appliquer les dispositions existantes de la Loi sur la Santé et les Services sociaux sur la planification de la main-d’œuvre. Cela fait des années qu’on le réclame, mais personne au gouvernement n’écoute. Une bonne planification de la main-d’œuvre coûte moins cher à l’État et permet d’offrir des soins de meilleure qualité », a poursuivi Michel Mailhot.
« À la FIQ, nous nous battons pour dispenser des soins sécuritaires et de qualité à la population québécoise. Nous avons d’ailleurs déjà proposé plusieurs solutions pour accroître la sécurité et la qualité des soins de santé malgré l’absence de bonne volonté du gouvernement. Il existe des solutions pour améliorer notre réseau de la santé, mais encore faudrait-il que le gouvernement écoute celles qui y vivent tous les jours », a conclu Linda Bouchard.
Le mémoire de la FIQ est disponible en ligne à l’adresse fiqsante.qc.ca.