La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) considère ces conditions totalement déraisonnables et appelle plutôt le nouveau ministre à les retirer afin de poursuivre les négociations sur les sujets restants. En effet, dans un communiqué émis hier, le nouveau titulaire du ministère de la Famille, Luc Fortin, a affirmé que l’échec des pourparlers était attribuable à la FSSS-CSN du fait qu’elle demeurait sur ses positions, malgré que « les séances de négociation ont été très positives et ont permis de régler la grande majorité des clauses ». On aurait souhaité sincèrement que la grande majorité des clauses soient réglées, mais ce n’est absolument pas le cas.
« Le ministre affirme que la FSSS-CSN reste sur ses positions. C’est vrai, mais ce qu’il ne dit pas, c’est que la partie patronale exige de nous une concession non négociable sur le régime de retraite pour accepter de traiter de la dizaine d’autres sujets encore en négociation, lance Louise Labrie, porte-parole du comité national de négociation des CPE. Le ministre dit qu’il est prêt à reprendre les pourparlers n’importe quand. Nous aussi. »
Trop de sujets majeurs sont toujours non réglés après des mois de discussions, dont la question des salaires, de l’assurance collective, des disparités régionales ou encore des pauses rémunérées. À cela s’ajoutent celles portant sur les appellations d’emplois dont celle d’éducatrice spécialisée requise auprès d’enfants ayant des difficultés particulières, les heures allouées à la préparation pédagogique, ou encore la place des travailleuses sur les conseils d’administration et aux assemblées générales du CPE, qui a pourtant fait l’objet d’un consensus lors du Forum sur la gouvernance des CPE organisé par le gouvernement à l’automne 2014.
Pour Dany Lacasse, vice-président et responsable du secteur privé à la FSSS-CSN : « La position du ministre de la Famille à l’effet de rejeter la faute sur l’autre partie négociante l’empêche de dégager de nouveaux mandats qui permettraient de régler rapidement cette négociation qui traine depuis bientôt 31 mois. Étonnamment, en même temps qu’il entend différents groupes sociaux sur son projet de loi 143 pour l’amélioration de la qualité éducative dans les services à la petite enfance, le ministre refuse d’accorder à celles qui assurent cette qualité des conditions décentes de travail et de salaires. Ce n’est pas sérieux. »
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