Conscientes de l’importance des services qu’elles rendent à la population, les personnes présentes aux assemblées ont exprimé leur souci de minimiser l’impact de cette grève sur leur clientèle. Le recours à la grève n’est souhaité par personne, mais les professionnels et les techniciens de l’APTS sont déterminés à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour sauvegarder des services publics de qualité dispensés par des personnes qualifiées. Pour conserver des ressources compétentes au sein du réseau de la santé et des services sociaux dans la région, il faut leur offrir des conditions de travail et de pratique intéressantes. Le gouvernement l’a fait avec les médecins omnipraticiens et les spécialistes, mais refuse de le faire avec les professionnels et les techniciens.
Les membres de l’APTS sont indignés par le mépris du gouvernement à leur égard. Les offres salariales faméliques et les reculs demandés par la partie patronale en matière de retraite, entre autres, choquent les professionnels et les techniciens du réseau. « Nous travaillons fort afin de parvenir à une entente négociée, mais pas à n’importe quel prix, affirme Benoit Audet. Six mois après l’échéance de la convention collective des employés du secteur public, le gouvernement n’a proposé aucune solution viable pour résoudre les problèmes d’attraction et de rétention du personnel dans les régions où l’accessibilité des services pour la population est compromise. Il n’a pas non plus répondu à nos demandes visant à diminuer la pression sur le personnel et à revenir à des conditions de travail plus humaines. Il cherche plutôt à accroître sa marge de manœuvre et à réduire les ressources dédiées à la santé et au bien-être de la population.
Les revendications de l’APTS s’articulent autour de trois grands thèmes : reconnaissance de leurs compétences, respect de leur intégrité et de leur autonomie professionnelle et répit en cas de maladie ou d’épuisement. « Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté d’en arriver à un règlement négocié, nous l’invitons à travailler sur la base des besoins concrets des Indispensables du réseau de la santé et des services sociaux et à cesser d’avoir une approche strictement comptable, indique le responsable politique. La population a droit à des services de qualité offerts par des professionnels et des techniciens bénéficiant de conditions de travail décentes. »
L’obsession du gouvernement pour un retour rapide au déficit zéro, sans prise en compte des répercussions sur les personnes en attente de services et sur les salariés qualifiés pour leur offrir ces services, constitue une menace sérieuse pour le réseau de santé et de services sociaux québécois. « Les compressions de toute part menacent les conditions de travail des travailleurs et des travailleuses de la santé et des services sociaux. Faire plus avec moins, ce n’est plus possible. Les Indispensables sont essoufflés. Il est temps de leur donner du répit », de conclure Benoit Audet.