Le 28 septembre dernier, les enseignantes et enseignants membres des syndicats affiliés à la FAE se sont prononcés en faveur de la tenue d’une GGI dans le cadre d’assemblées générales organisées par leurs représentantes et représentants locaux, avec un résultat global allant de 84 % à 98 %. Après près d’un an de négociation, les profs considèrent les propositions patronales totalement insuffisantes et les pourparlers, improductifs. Les personnes représentantes du gouvernement ne sont parfois même pas en mesure de fournir des explications claires quant aux priorités du gouvernement du Québec et à la façon de les opérationnaliser concrètement.
« De toute évidence, les mandataires de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, n’ont pas les mandats pour trouver des solutions porteuses aux besoins essentiels exprimés par le personnel enseignant. En déterminant une date de GGI, les profs envoient un message clair et fort au gouvernement : le compte à rebours est commencé. Il reste 20 jours à madame LeBel pour poser les gestes nécessaires afin non seulement de soulager les enseignantes et enseignants, mais aussi de leur donner l’espoir qu’ils connaitront une meilleure rentrée scolaire en 2024. Une grève générale illimitée est un moyen de pression de dernier recours, mais devant l’incohérence entre la volonté du gouvernement et l’attitude observée à la table de négociation, les profs sont rendus là. Il faut agir maintenant », déclare Mélanie Hubert, présidente de la FAE.
« Nous sommes tout à fait conscients du défi que représente une GGI pour la population, particulièrement pour les parents d’enfants d’âge scolaire et leurs employeurs. Toutefois, les conséquences de l’incompréhension du gouvernement face à la souffrance des profs et à leur désertion entraîneront des conséquences encore plus dévastatrices pour la qualité de l’éducation dans les décennies à venir. C’est notre contrat de travail qui permet aux élèves québécois d’avoir accès à un minimum de services et c’est un fait dont les parents sont aussi conscients que nous. Nous invitons donc la population québécoise à nous soutenir afin de garantir un meilleur avenir à l’école publique québécoise », ajoute-t-elle.
D’ici le 23 novembre 2023, le comité de négociation de la FAE continuera d’être à pied d’œuvre pour discuter avec le gouvernement Legault afin d’en arriver à une entente satisfaisante. Comme elle l’est depuis le début de cette négociation, la FAE demeure disponible et présente aux tables de négociation, animée plus que jamais de renverser la vapeur et de viser toujours plus haut pour les élèves et les enseignantes et enseignants du Québec.
Des solutions raisonnables à des problèmes criants
Malgré un certain rattrapage lors de la dernière négociation, les enseignantes et enseignants du Québec gagnent encore un salaire en deçà de la moyenne canadienne. De plus, il leur faut trois années de plus que leurs collègues des autres provinces canadiennes pour atteindre le maximum de l’échelle salariale (13 ans plutôt que 10). Contrairement à ce qu’affirme François Legault, il y a encore du rattrapage à faire pour en arriver à une meilleure reconnaissance de l’apport des enseignantes et enseignants à la société québécoise et une protection de leur pouvoir d’achat.
Une meilleure conciliation famille-travail-vie personnelle
La nature du travail des enseignantes et enseignants rend plus difficile l’application de certaines solutions pouvant favoriser la conciliation famille-travail-vie personnelle. En effet, les enseignantes et enseignants travaillent en fonction d’un calendrier scolaire et d’un horaire quotidien établis. Or, les changements de la société québécoise amènent de nouvelles réalités familiales, comme prendre soin de parents vieillissants, et il est important que le personnel enseignant puisse aussi bénéficier de différents congés.
Une composition de la classe plus équilibrée
La classe ordinaire a franchi un seuil de difficulté tel qu’elle constitue une contrainte à l’enseignement et aux apprentissages. Contrairement à ce que déclare madame LeBel, ce ne sont pas que les jeunes profs qui ont des classes difficiles dans les écoles publiques du Québec, mais une grande majorité d’enseignantes et enseignants.
La FAE défendra toujours l’idée que l’école doit accueillir TOUS les élèves, nonobstant leur origine, classe sociale ou difficulté. Cependant, le choix de la classe spécialisée, avec ses plus petits groupes et son personnel enseignant formé en adaptation scolaire, s’impose et représente pour plusieurs élèves ce qui leur conviendrait le mieux. Il en va de même pour les jeunes issus de l’immigration : miser sur l’immersion en classe ordinaire ne remplacera jamais la classe d’accueil et son programme adapté, confiés aux soins d’une enseignante ou d’un enseignant dûment formé pour cette réalité. Ce n’est pas seulement à la classe ordinaire, mais bien à l’école tout entière qu’incombe la responsabilité d’accueillir les élèves.
Pour prendre connaissance de toutes les demandes formulées par les enseignantes et enseignants dans le cadre de la négociation visant à renouveler leur contrat de travail : https://www.lafae.qc.ca/negociation-nationale
Voici les centres de services qui seront concernés par une grève générale illimitée à partir du 23 novembre 2023 :
Région de Montréal
– Centre de services scolaire de Montréal
– Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys
– Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île
– Centre de services scolaire de Laval
Région de Québec
– Centre de services scolaire de la Capitale
– Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries
Montérégie
– Centre de services scolaire des Trois-Lacs
– Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs
Laurentides
– Centre de services scolaire des Mille-Îles
Outaouais
– Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais
– Centre de services scolaire des Draveurs
– Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées
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