Pour justifier la création de ces forums, le Conseil du trésor cite les priorités suivantes : la santé globale des salarié-es, la réussite éducative et l’accessibilité aux soins pour la clientèle en hébergement de longue durée ou recevant des soins à domicile. « Les enjeux évoqués sont extrêmement importants pour nous. Nous avons de nombreuses revendications qui portent sur la santé des travailleuses et des travailleurs des services publics et nous avons aussi des propositions qui auraient des impacts positifs sur la réussite éducative de même que sur l’accessibilité aux soins. Nous voulons améliorer les conditions de travail du personnel des réseaux afin d’offrir de meilleurs services à la population et il est clair que ces forums ne nous permettraient pas d’atteindre ces objectifs », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.
La CSN déplore notamment la volonté du Conseil du trésor de limiter les discussions à une partie seulement des préposé-es aux bénéficiaires (PAB), soit celles et ceux qui travaillent auprès des personnes en hébergement de longue durée. « Le fait que le gouvernement aborde ce forum de cette façon nous indique qu’il ne comprend pas ce qui se passe sur le terrain. Depuis plusieurs années, nous sonnons l’alarme et avons proposé de nombreuses mesures pour que, entre autres, le travail de l’ensemble des PAB et des ASSS soit reconnu à sa juste valeur et que, par le fait même, il y ait renforcement de l’accessibilité aux soins. Nous invitons le Conseil du trésor et le ministère de la Santé et des Services sociaux à regarder avec nous la situation globale réelle afin de trouver des solutions durables, dès aujourd’hui. Nous sommes prêts à négocier avec eux, à une table de négociation, la mise en place de ces solutions ».
La CSN affirme qu’elle veut travailler d’arrache-pied à répondre aux besoins criants concernant la santé globale de tout le personnel du secteur public. « L’ensemble des syndicats que nous représentons abordent ces préoccupations dans leurs revendications déposées en octobre aux tables sectorielles. Si le gouvernement est sérieux quant aux objectifs déterminés, il devra le démontrer autrement. »
Par son refus de participer aux forums, la CSN tient aussi à indiquer au gouvernement qu’elle n’est pas dupe. « Ces nouvelles structures ressemblent plus à une opération de relations publiques qu’à une réelle intention de s’attaquer aux problèmes de fond vécus par le personnel des réseaux et dénoncés par la CSN depuis des années », ajoute Mme Senneville. Les quatre fédérations du secteur public de la CSN voient, dans la création de ces forums, une façon détournée du Conseil du trésor de répondre à sa volonté de donner des augmentations salariales différentes à certains titres d’emploi ciblés. « Nous le répétons, les besoins en termes d’augmentation de salaire sont plus importants pour tous ceux et celles qui gagnent le moins. C’est pourquoi les membres de la CSN sont unis derrière leur demande, qui inclut notamment un montant fixe de 3 $ pour tous la première année, un montant qui aurait un impact plus grand pour les travailleuses et les travailleurs se trouvant au bas de leur échelle salariale ou dans des emplois moins bien rémunérés. »
Pour la CSN, il y a urgence d’agir pour améliorer la situation dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux. « Nous voulons négocier et nous voulons le faire maintenant ! », conclut Caroline Senneville.
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