« Encore une fois, la démocratie syndicale a parlé. Après avoir rejeté l’entente de principe à 83 % le 12 février dernier parce qu’elle ne répondait pas à leurs attentes, les membres de notre syndicat ont décidé d’adopter un troisième mandat de grève en autant de mois. Alors que l’employeur a lancé des menaces de pertes de circuits et de pertes d’emplois, ils ont même ouvert la porte à la grève générale illimitée, à exercer au moment jugé opportun, de préciser Carole Laplante, présidente du STTT-CSN. Je ne suis pas plus heureuse que nos membres d’avoir à me battre pour obtenir un salaire décent. Mais nous avons décidé de nous tenir debout même si nous savons que notre journée de grève d’aujourd’hui et qu’un éventuel conflit touche des milliers d’élèves que nous connaissons par leur nom et dont nous prenons soin tous les jours d’école ».
« La lutte du STTT-CSN représente bien la problématique vécue dans le domaine du transport scolaire où nous retrouvons un grand nombre de bas salarié-es qui touchent un revenu annuel sous les 20 000 $ et une rémunération hebdomadaire de moins de 500 $. Voilà pourquoi nous menons actuellement une campagne qui revendique l’octroi d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées, vouées à l’amélioration des salaires et des conditions de travail. Tous les intervenants du secteur s’entendent pour reconnaître la pénurie de main-d’œuvre actuelle. Le gouvernement du Québec doit régler cette injustice salariale qui existe dans notre secteur depuis trop longtemps sans quoi, il devra faire face au risque de mettre le service en péril », de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).
« Les transporteurs comme Transco qui ne pensent qu’à maximiser leurs marges de profit sur le dos de leurs salarié-es font face à une situation qui pourrait bien leur causer de graves problèmes. Nous savons qu’actuellement, il y a un sérieux problème de recrutement et de rétention du personnel, directement en lien avec les mauvaises conditions de travail offertes dans le transport scolaire. Pour nous, il n’y a pas de solution miracle, sinon que d’offrir un salaire décent qui reconnaît l’importance du travail de ces salarié-es », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.
Le 30 octobre dernier, une conciliatrice a été nommée par le Service fédéral de médiation et de conciliation. Le conflit de travail touche déjà près de 15 000 élèves répartis sur plus de 300 parcours scolaires à Montréal.
Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.
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