S’il avait plu un peu plus tôt dans l’après-midi et que les cieux semblaient menaçants auparavant, la courte cérémonie a pu se tenir presque sous le soleil alors que le porte-parole et comédien Jasmin Roy animait l’activité. Tour à tour, Manon Massée, députée provinciale de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Hélène Laverdière, députée fédérale du comté de Laurier-Sainte-Marie, la photographe et artiste Linda Dawn Hammond et Éric Pineault, le président de Fierté Montréal, et Jean-Pierre Pérusse, le curateur de l’exposition « Café des arts », ont pris la parole sur la petite estrade.
Manon Massé n’a pas manqué de souligner que si les droits des personnes LGBT ont avancé de manière spectaculaire en général, il restait beaucoup à faire pour les personnes trans en particulier. « On travaille énormément sur le dossier des personnes trans, on va continuer nos efforts [pour une plus grande acceptation] des personnes trans et que ce dossier puisse se régler (au sujet des règlements concernant l’identification à l’État civil). On va ainsi poursuivre notre présence aux événements comme ceux de la Fierté […] Je salue d’ailleurs tout le travail des organisateurs […] », a indiqué Mme Massé.
De son côté, le discours de la députée Laverdière reflétait celui de sa collègue Manon Massé concernant les personnes trans, mais en rajoutant le fait qu’il faut « demeurer solidaire avec ceux qui, dans le monde, vont en prison ou subissent la peine de mort [à cause de leur orientation sexuelle]. Nous sommes solidaires avec eux », a-t-elle lancé sous les applaudissements de la foule.
On peut voir son exposition à l’entrée du site de Fierté Montréal, ses photos ont été prises il y a 25 ans, lors de la descente de la police en, juillet 1990, qui a mis fin au party Sex Garage. De qui je parle ? De Linda Dawn Hammond l’artiste photographe qui a croqué sur le vif la brutalité policière de l’époque envers les LGBT. « Je veux remercier tout le monde ici qui m’ont accueillis. Je suis très contente et très fière d’être invitée ici à Fierté Montréal. [Sex Garage] fut un événement très violent et très fort, mais il a changé la vie de beaucoup de gens et a insufflé tout un mouvement », de noter Mme Hammond qui demeure depuis plusieurs années à Toronto. Brandissant son appareil Nikon qui a servi à capter les fameuses scènes de juillet 1990, Mme Hammond a tout simplement dit « je le remercie ! » sous les acclamations des gens rassemblés sur la place Émilie-Gamelin. « Vous voulez le vendre aux enchères n’est-ce pas ? », a blagué Jasmin Roy. « Oh non, non, jamais ! », a répondu amusée Linda Dawn Hammond. À noter que Nicholas Jenkins, l’organisateur des partys Sex Garage était sur place.
« Vous êtes nombreux ici aujourd’hui, c’est vraiment superbe !, de commenter Éric Pineault avec un voix déjà éraillée. C’est la 9e édition de Fierté Montréal et le 25e anniversaire de Sex Garage cette année. La société a beaucoup évoluée depuis ce temps-là, mais il y a encore bien des jeunes, trop de jeunes, qui se suicident, ils sont sept fois plus nombreux [les jeunes LGBT] à se suicider que les autres. Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a encore dans le monde 10 pays où il y a la peine de mort pour les LGBT, dont la Mauritanie, l’Arabie Saoudite ou encore le Yémen. […] »
Alors que le drapeau montait tranquillement tiré par les mains de Mme Sharygina et sa compagne, on jouait la version instrumentale de Imagine (All the people), du regretté John Lennon.
L’actrice américaine Candis Cayne, l’animatrice radio-canadienne Monique Giroux, la drag Michel Dorion (membre du comité de Fierté Montréal) et l’ex-maire suppléant de Montréal, Laurent Blanchard, assistaient également à l’activité et étaient parmi plusieurs autres personnalités de divers milieux.
On a présenté, en toute fin, la toile réalisée sur place la veille, durant le Concert pour la paix, par les artistes Patricia Klimov et G.A. DeHoma. Un gâteau aux couleurs de l’arc-en-ciel fut servi aux convives et au public pour célébrer ce commencement des festivités…