*Québec, le 28 octobre 2020 —* Aucun rendez-vous n’a été fixé entre la
ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, et le Syndicat
de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ),
malgré l’engagement de la ministre à tenir rapidement une rencontre pour
discuter de la situation des musées nationaux.
« Vingt jours plus tard, ni les musées ni le syndicat n’ont eu de nouvelles
de la ministre malgré des relances de notre part, déplore Line Lamarre,
présidente du SPGQ. Entre-temps, la situation des musées nationaux, soit le
Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), le Musée national des
beaux-arts du Québec (MNBAQ) et le Musée de la civilisation, continue de se
détériorer. »
En effet, le gouvernement vient d’annoncer que la fermeture de ces
institutions se prolongera pour 28 jours supplémentaires, soit jusqu’au 23
novembre. Les pertes de revenus engendrées par cette fermeture placent les
musées et leurs travailleurs dans une situation encore plus précaire.
Force est de constater que les musées nationaux ont été complètement
abandonnés par le gouvernement. « D’un côté, la fermeture des institutions
a été prolongée alors que les mesures sanitaires y étaient respectées
beaucoup plus rigoureusement que dans les commerces. De l’autre, le
gouvernement a complètement négligé de soutenir les musées nationaux alors
qu’il a pourtant offert une aide financière à l’ensemble des musées privés
de la province. Qu’attend la ministre pour aider ces importants musées à
traverser la crise ? » questionne Mme Lamarre.
*Des musées fragilisés*
Au MAC la situation était déjà difficile avant la fermeture de la deuxième
vague. Les revenus de billetterie avaient chuté de 85 % et le déficit
anticipé était de 1,3 million $ pour l’année financière courante, ce qui
représente 10 % de son budget. Il va de soi que la situation sera encore
plus difficile avec une deuxième fermeture qui se prolonge. Déjà, le
personnel a vu ses heures de travail réduites. L’employeur est actuellement
en train d’analyser d’autres avenues pour se maintenir à flot et respecter
son obligation de maintenir l’équilibre budgétaire, mais les décisions
seront assurément difficiles.
Le Musée de la civilisation a lui aussi subi une baisse importante de son
achalandage depuis avril 2020, soit un écart de 84 % en moins de visites
qu’en 2018 et 2019. Le déficit anticipé s’élève à 1,2 million $, soit 4 %
de son budget. Jusqu’à maintenant, six professionnels ont été informés
d’une réduction de leurs heures de travail, de plus de la moitié dans
certains cas !
Quant au MNBAQ, il a pu compter sur la prolongation de l’exposition
internationale d’envergure « Frida Khalo, Diego Rivera et le modernisme
mexicain ». N’empêche que la seconde fermeture entraîne des pertes de
revenus importantes pour l’institution muséale.
« Alors que les mesures sanitaires entraînent des enjeux de santé mentale,
ce n’est pas le temps d’abandonner les musées nationaux. Au contraire, il
serait temps d’investir davantage pour rendre la culture accessible à la
population en toute sécurité. L’Organisation mondiale de la santé a
démontré, dans un rapport publié à l’automne 2019, l’importance des arts
pour la santé. On y constate, par exemple, que les arts contribuent à
diminuer l’anxiété. C’est exactement ce dont la population a besoin
actuellement », juge Mme Lamarre.
*À propos du SPGQ*
Le SPGQ est le plus grand syndicat de personnel professionnel du Québec.
Créé en 1968, il représente près de 30 000 spécialistes, dont environ 21
000 dans la fonction publique, 5 400 à l’Agence du revenu du Québec et 3
600 en santé, en éducation et dans les sociétés d’État.
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*Source*
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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