Seuls et nus, sans tous leurs appareils idéologiques et politiques, ils ne pourraient que manifester une impuissance crasse à réguler ce capitalisme. Le contrôle et la « régulation », ils les ont mis à mal depuis des années par des mesures néolibérales. Pourquoi y reviendraient-ils ?
Sans leurs larbins, ils seraient mis au pied du mur d’avouer comment le système s’est écroulé et qu’il est impossible à maîtriser dans son aspect fondamental : l’accumulation à un pôle de la société du contrôle sur toutes les richesses, et les pouvoirs qu’elles leur accordent, pour maintenir leur ascendant au niveau international. Voilà résumé à lui seul l’image rendue publique par le sommet de Davos.
Une hiérarchie mondiale, avec ses composantes toute nationale, est érigée, sous forme de système planétaire militarisé. Elle garantit à une minorité les privilèges les plus abjectes alors qu’une majorité d’être humains, paysans ou salariés pour la plupart, sont condamnés à un appauvrissement durable qui leur interdit d’ors et déjà l’accès au potentiel énorme de production dont le système est capable.
Moralisée, cette hiérarchie se couvrirait d’un cache-sexe qui viendrait bien un jour ou l’autre à la dévoiler telle qu’elle est : une arnaque dont la population a hâte de se débarrasser au point où les craintes d’une révolte massive généralisée pousse les militaires, étasuniens entre autres, à s’équiper contre les insurrections présentes et futures en abandonnant les supers armes nucléaires pour des drones et autres gadgets sophistiqués plus souples. Jusqu’à ce jour c’est l’OTAN qui a servi à consolider cette pyramide mondiale dont les fissures semblent de plus en plus difficiles à colmater.