Il remporte un certain succès notamment au Manitoba (7,8%), au Nouveau-Brunswick (7,8%), en Alberta (7,5%) ou en Saskatchewan (6,8%). Les résultats du PPC sont cependant très bas au Québec (2,7%) où Bernier fut battu dans son comté et dans la moyenne en Ontario (5,6%). Ces chiffres ne comprennent toutefois pas les résultats du vote par la poste. Il est cependant peu probable que les partisans du PPC se soit massivement servit de ce mode d’expression considérant les doutes entretenus par cette mouvance sur la validité de ce mode de vote.
Bernier a réussi à fédérer les opposant.e.s aux mesures sanitaires en entretenant le doute sur les stratégies gouvernementales et en surfant sur le discours conspirationniste qui se déploie à l’échelle internationale. Il se présente comme la seule « véritable opposition » étant l’unique tenant du discours antivax. Il a du même coup coupé l’herbe sous le pied des conservateurs dans cette mouvance tout en divisant le vote de droite permettant aux libéraux ou aux néodémocrates de remporter l’élection dans certains comtés des prairies.
Grisé par ce succès Bernier fait le pari que le vent du sud, un éventuel retour au pouvoir des républicains et de Donald Trump aux Etats-Unis, lui donnera l’élan que lui fera franchir la prochaine étape, un groupe d’élu.e.s et une base électorale solide bien que minoritaire. La gestion néolibérale de la pandémie, de la « relance » économique et de la lutte aux changements climatiques pourrait faire en sorte d’apporter de l’eau au moulin des démagogues et nourrir la « bête » Bernier. La crise qui pointe à l’horizon dans le Parti conservateur du Canada lui permettra d’offrir une alternative à la frange la plus radicale de la base du parti qui ne se reconnait pas dans le "recentrage" préconisé par Erin O’Toole.
Seules des mobilisations couronnées de succès en matière d’environnement, d’emplois et de développement des services publics peuvent offrir une alternative positive aux classes ouvrière et populaires, aux femmes, aux jeunes et aux communautés autochtones face au péril de l’extrême-droite que représentent les Trump, Bolsonaro, Le Pen, Bernier et compagnie. Prendre le phénomène du développement des droites dures et extrêmes à la légère n’est pas une option. Faire l’autruche face à la montée réelle de cette mouvance n’a jamais contribué à la combattre. Au contraire, nombreux.ses sont ceux et celles qui ont payé un lourd tribut faute d’avoir pris au sérieux la montée de l’extrême-droite.
Maxime Bernier promet un retour en force lors du prochain scrutin et une opposition qui entretemps crie à la liberté sur tous les toits. Toutefois, la réalité rattrape tous ceux et toutes celles qui prennent la pandémie à la légère. Une relance de la pandémie et des systèmes de santé qui croulent sous la pression. Parlez-en à Jason Kenney...
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