Québec, le 14 décembre 2020. – Cette année encore, sans grande surprise et avec beaucoup d’exaspération, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE‑CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT) ont pris connaissance de la publication de Statistique Canada portant sur le salaire des enseignantes et enseignants canadiens pour l’année 2018-2019. Les données placent encore le personnel enseignant québécois bon dernier sur presque tous les points, loin derrière la moyenne canadienne. Le seul élément pour lequel le Québec n’est pas au dernier rang est en ce qui concerne le salaire au maximum de l’échelle salariale, puisque le Nouveau-Brunswick nous ravit ce titre avec un gros 245 $ de moins. Toutefois, les enseignantes et enseignants québécois mettront 4 ans de plus que leurs collègues néo-brunswickois avant d’atteindre ce sommet.
En effet, la publication de Statistique Canada indique que le retard salarial avec la moyenne canadienne est maintenant de 14 % alors qu’il était de 13 % en 2017‑2018. De plus, un minimum de cinq années de service supplémentaires est encore nécessaire aux enseignantes et enseignants québécois avant d’atteindre le maximum de l’échelle salariale, puisque le gouvernement n’a toujours pas honoré sa promesse électorale d’en abolir les six premiers échelons. Selon la FSE‑CSQ et l’APEQ, ces deux éléments combinés entrainent des pertes de revenus importantes de quelques centaines de milliers de dollars sur l’ensemble de la carrière des enseignantes et enseignants québécois, confirmant qu’ils ont les pires salaires au Canada.
Après les retards de rémunération de 9,2 % du secteur public constatés récemment par l’Institut de la statistique du Québec, les données de Statistique Canada indiquent que, si les enseignantes et enseignants québécois sont à l’avant-dernier rang – et de justesse ! – quant au salaire au maximum de l’échelle salariale, ils sont les derniers sur presque toute la ligne. Ainsi, ils sont toujours :
Les moins bien payés en début de carrière ;
Les moins bien payés après 10 ans de pratique ;
Ceux ayant le plus d’échelons à gravir, soit 15, avant d’atteindre le salaire maximum.
« À l’évidence, il est temps pour le gouvernement de passer de la parole aux actes et de corriger la situation injuste et inacceptable dans laquelle nous nous retrouvons au Québec. Le gouvernement doit comprendre le message que, tout comme l’amélioration des conditions d’exercice, la question salariale est incontournable pour que notre profession continue de retenir les gens qui l’exercent et pour attirer une relève. Ça prend des avancées concrètes à cet effet. Le mépris, ça suffit ! Il faut que ça change maintenant ! », a rappelé Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ.
« Si l’éducation était une priorité, celles et ceux qui travaillent en éducation le seraient aussi. Les enseignants du Québec méritent mieux que leur dernier rang au classement. Malgré les belles promesses et les beaux discours, nous n’avons toujours rien à la table de négociation qui nous permet de renverser cette situation. Cette absence de signal clair pour ceux qui portent l’école à bout de bras est désolante et inacceptable. La profession enseignante doit être valorisée et reconnue à sa juste valeur », a conclu Heidi Yetman, présidente de l’APEQ.
Précisons que dans le cadre des négociations en cours, en parallèle à la revendication d’augmentation salariale de 6 % à la table centrale, la FSE-CSQ et l’APEQ portent dans leurs négociations sectorielles une demande de majoration de 5 % pour tout le personnel enseignant, ce qui diminuerait significativement le retard salarial québécois.
Profil
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) regroupe 34 syndicats représentant plus de 65 000 enseignantes et enseignants de centres de services scolaires et de commissions scolaires de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et négocie en cartel avec l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ‑QPAT), qui représente les 8 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires anglophones du Québec. Ensemble, elles représentent 73 000 enseignantes et enseignants.
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