Selon le syndicat, la direction du CSSS se base sur des propositions d’améliorations théoriques à peine testées pour fermer des lits d’hospitalisation et réduire les services offerts à la population par l’hôpital, sans prendre en compte les risques inhérents à l’implantation des changements dans la réalité, changements en l’occurrence de grande envergure. Ainsi, le modèle suppose que les services seront davantage offerts en première ligne, à domicile et dans les centres d’hébergement. Or aucune ressource supplémentaire n’est prévue pour la première ligne et les listes d’attente pour obtenir des services à domicile sont déjà très longues.
« Ce qui risque fort de se produire dans ces circonstances, c’est que les patients à qui on aura donné congé rapidement pour se conformer au modèle devront payer de leurs poches pour leur séjour en centre d’hébergement ou pour des soins à domicile privés. On devra ajouter au leitmotiv de la direction, inspiré de l’approche Lean, "donner au patient le bon soin au bon endroit et au bon momentˮ… "à ses fraisˮ », craint le porte-parole syndical.
Les personnes salariées qui se sont investies dans la recherche de solutions novatrices se sentent flouées parce qu’on les a engagées dans une démarche d’amélioration continue qui devait au départ rendre les services plus accessibles pour les patients et qui sert maintenant à justifier des réductions de dépenses.
Le syndicat est d’autant plus indigné que le CSSS bénéficie d’un financement ministériel supplémentaire de 1,1 M $ sur deux ans pour l’implantation de projets Lean de réorganisation des services. Ces fonds auraient pu être utilisés pour offrir, dès aujourd’hui, plus de services à la population.