Selon François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, « c’est l’avenir même du logement social qui se joue présentement à Québec, comme à Ottawa ».
Le budget québécois du 26 mars
M. Saillant se dit très inquiet du sort que le budget Leitao du 26 mars réserve au programme AccèsLogis, le seul qui permette encore le développement de nouveaux logements sociaux au Québec : « Selon plusieurs sources bien informées, AccèsLogis pourrait être victime des politiques d’austérité du gouvernement libéral, lequel semble présentement davantage attiré par d’autres formules passant par le marché privé de l’habitation. S’il ne disparait pas totalement, le programme pourrait se voir réduit à une peau de chagrin. Or, des programmes comme le supplément au loyer privé ou l’allocation-logement n’auront jamais les mêmes impacts sociaux et économiques qu’un programme comme AccèsLogis. La privatisation de l’aide au logement n’est pas une solution ».
Le budget fédéral d’avril
L’autre menace contre le logement social provient du gouvernement fédéral qui, à moins d’un changement de cap, se retirera, au cours des prochaines années, du financement qu’il accorde depuis des décennies à 566 000 logements sociaux existants au Canada, dont 125 500 au Québec. Dès 2015 et 2016, 3000 logements coopératifs du Québec seront notamment privées des subventions qui leur permettent de réduire le loyer des locataires à plus faible revenu qui y habitent. L’effet en sera désastreux. Privées de l’aide qui leur est présentement octroyée, ces personnes et ces familles verront leur loyer augmenter de 200 $, 300 $ et même 400 $ par mois.
Quant aux logements, ils ne seront plus aussi accessibles financièrement que par le passé pour les ménages qui en continueront d’en avoir besoin. « Il y a urgence en la demeure, considère François Saillant, d’où la nécessité que le ministre des Finances, Joe Oliver, fasse l’annonce de la poursuite des subventions fédérales aux logements sociaux existants, dès son budget du mois d’avril ».
Les besoins sont énormes
Le FRAPRU précise que, selon des données récentes provenant de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), 270 000 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement au Québec, ce qui les rend théoriquement admissibles à un logement social subventionné.