En conférence de presse ce matin, les représentants syndicaux ont dénoncé la mauvaise foi de l’employeur. « L’employeur en ajoute encore plus sur la pile. Il propose des réductions de personnel de l’ordre de 20 % et voudrait en plus qu’on lui donne notre bénédiction... Il remet en question plusieurs aspects déjà réglés du contrat de travail. Nous étions près d’une entente sur le régime de retraite en janvier dernier avant le lockout et il restait des points à discuter sur les mouvements de main-d’œuvre. Maintenant que nous avons fait des ouvertures sur les mouvements de main-d’œuvre, voilà que l’employeur revient en arrière sur plusieurs points déjà pratiquement réglés », explique le président de la section locale 9700, Clément Masse.
Arrivé récemment à la table des négociations depuis l’entrée en scène du médiateur spécial Lucien Bouchard, l’adjoint au directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux, qui intervient régulièrement dans le dernier droit de négociation avec des multinationales, s’étonne de voir ainsi les négociateurs locaux d’Alcoa amener de nouvelles demandes après coup. « C’est un principe de base en négociation de mettre cartes sur table dès le début et de ne pas ajouter de nouvelles demandes en cours de route. On dirait que les négociateurs d’Alcoa l’ont oublié. C’est comme si le ruisseau qui séparait les parties en janvier était en train de devenir un canyon. Alcoa essaie de faire payer sa mauvaise décision de déclencher un lockout par les travailleurs eux‑mêmes. C’est un mauvais calcul, qui retarde un règlement pourtant à portée de main », souligne Dominic Lemieux.
Le syndicat s’interroge sur les changements d’orientation de la part des négociateurs patronaux. « On était très près d’un règlement cet hiver. L’offre que l’employeur avait soumise avant le conflit devait supposément assurer la compétitivité de l’entreprise, et voilà que la direction la renie totalement en demandant beaucoup plus de concessions. Ce n’est pas sérieux après 6 mois de lockout. Remettons la table pour vrai et mettons fin à ce conflit nuisible à la fois pour l’employeur, les travailleurs et la communauté », fait valoir le président de la section locale 9700, Clément Masse.
« Il faudra tôt ou tard arriver à une entente. Plus c’est tard, plus Alcoa et Rio Tinto se priveront de profits. Mais ils doivent réaliser que les travailleurs restent forts. Ce qu’on peut signer aujourd’hui n’est pas différent de ce qui pourrait l’être plus tard. Combien les dirigeants des deux compagnies sont-ils prêts à sacrifier à cause d’une mauvaise lecture de la situation ? », demande Dominic Lemieux.
Un message, un commentaire ?