L’APTS dénonce les manœuvres de certains centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) qui ont carrément aboli les listes d’attente officielles, surtout en santé mentale. Un des stratagèmes utilisés par les gestionnaires obligent les psychologues à recourir systématiquement aux thérapies de groupe pour leurs patients, peu importe si c’est approprié ou non. D’autres, imposent systématiquement aux intervenantes sociales la prise en charge de tous les nouveaux patients, même si elles n’ont pas une minute à leur consacrer. On cache la liste d’attente officielle pour l’envoyer directement dans les filières des psychologues et des travailleuses sociales, entre autres. « Ça permet aux directeurs d’établissements de montrer patte blanche au ministère en affichant de beaux chiffres qui ne reflètent pas la réalité, s’indigne la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Il s’agit d’un subterfuge scandaleux qui mérite d’être dénoncé. »
En réponse à l’appel du ministre, l’APTS lance une enquête nationale sur les stratégies de contournement des listes d’attente. Parallèlement, l’APTS invite ses membres à répondre à l’appel à la dénonciation du ministre Barrette à l’aide de la campagne « Listes d’attente cachées - Le presto va sauter », lancée aujourd’hui. « Nous souhaitons recueillir de nombreux témoignages de professionnelles sur cette pratique trompeuse, ajoute Carolle Dubé. Nous avons demandé une rencontre avec le ministre pour lui exposer l’ampleur du problème et lui proposer des solutions durables pour contrer cette pratique qui s’est largement amplifiée depuis l’implantation des CISSS au printemps dernier. »
Pendant que l’on cache au public les véritables temps d’attente, les intervenantes croulent sous les dossiers, tous plus urgents les uns que les autres. « Elles sont surmenées, indique la présidente. Si rien n’est fait pour leur donner un peu de répit, il est clair que le presto va sauter. De plus en plus de travailleuses font état de leur épuisement et de leur impuissance devant une situation qu’elles ne contrôlent plus. Elles sont prises en étau entre les exigences irréalistes de leur employeur et leur code de déontologie. Cette tension est insupportable pour plusieurs d’entre elles. Il est temps de redonner aux intervenantes leur autonomie professionnelle. »
En plus de son enquête qui se fera en collaboration avec les équipes locales, l’APTS demande à ses membres de répondre à l’appel du ministre et de témoigner de la gestion trompeuse des listes d’attente à l’adresse suivante : leprestovasauter.org. Les résultats de l’enquête nationale ainsi que la compilation de ces témoignages seront ensuite remis au ministre Barrette.