Le 10 novembre 2022
President Abdel Fattah al-Sisi
Bureau du président Palais Al Ittihadia
Le Caire, République arabe d’Égypte
Courriel : p.spokesman@op.gov.eg
Monsieur le Président,
Je vous écris pour vous demander de libérer l’activiste égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, détenu arbitrairement, avant qu’il ne soit trop tard. Depuis plus de 200 jours, il ne consomme que 100 calories par jour pour protester contre son emprisonnement injuste et le refus des visites consulaires.
Le 31 octobre, dans une lettre adressée à sa famille, il a annoncé qu’il intensifiait sa grève de la faim en cessant tout apport calorique. Le 6 novembre, premier jour de la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27), il cessera également de boire de l’eau. Il a écrit : "J’ai pris la décision d’intensifier ma grève à un moment que je considère comme approprié pour mon combat pour ma liberté et la liberté des prisonniers d’un conflit auquel ils n’ont pas participé ou dont ils essaient de sortir ; pour les victimes d’un régime qui ne peut gérer ses crises que par l’oppression, qui ne peut se maintenir que par l’incarcération".
On s’inquiète désormais sérieusement pour la vie d’Alaa, étant donné son mauvais état de santé et sa détermination à ne plus boire d’eau jusqu’à ce que les autorités égyptiennes le libèrent. Étant donné que les autorités pénitentiaires ont régulièrement refusé toute correspondance écrite entre Alaa et sa famille, je crains que sa famille ne reçoive aucune information sur lui dans les jours critiques qui suivront son arrêt de l’eau. Leur prochaine visite à la prison est prévue pour le 18 novembre.
Alaa Abdel Fattah a été arrêté pour la dernière fois en septembre 2019, soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements et condamné par un tribunal d’exception en décembre 2021 sur de fausses charges découlant uniquement de l’exercice pacifique de ses droits humains. Il s’agit d’un prisonnier d’opinion, qui n’aurait jamais dû être détenu. Les autorités qui le détiennent sont en fin de compte responsables de sa vie
Je vous demande instamment de libérer Alaa Abdel Fattah et Mohamed Baker immédiatement et sans condition, d’annuler leur condamnation et d’abandonner toutes les charges retenues contre eux, car ils sont détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains.
Alaa Abdel Fattah doit avoir accès à des professionnels de la santé qualifiés dispensant des soins dans le respect de l’éthique médicale, notamment des principes de confidentialité, d’autonomie et de consentement éclairé, et bénéficier immédiatement d’une visite consulaire conformément à la Convention de Vienne sur les relations consulaires.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,
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