Il faut préciser en effet qu’avant le nouveau régime forestier ce sont les entreprises qui faisaient la planification des travaux et des territoires de récolte. Elles soumettaient ensuite leurs plans au gouvernement en décembre afin de les faire approuver pour la saison suivante de coupe qui va du 1er avril au 31 mars de chaque année. Ainsi les compagnies forestières avaient le temps de planifier les travaux de construction de chemins forestiers pour se rendre sur les territoires de coupe.
Depuis l’entrée en vigueur du nouveau régime, en avril dernier, c’est le ministère qui doit maintenant faire cette planification de la récolte et aviser les compagnies forestières des territoires où elles s’approvisionneront. Le problème, c’est que plusieurs retards ont eu lieu entraînant un manque de ressource équivalent à 43 000 m3 que la scierie Maniwaki n’a pas pu recueillir. « Malgré que le ministre Lessard ait renouvelé cet agrément, on ne sait toujours pas, à l’heure actuelle sur quels territoires se fera la récolte. Et c’est la même chose pour 100 000m3 compris dans la garantie d’approvisionnement de la scierie pour cette année et pour laquelle, le territoire n’est pas défini. Si on ajoute à ça le fait que le territoire se compose de forêt mixte et pour laquelle les compagnies forestières doivent se concerter pour faire la récolte au meilleur coût possible, on a pas fini », a commenté M. Gagné.
« On nous a promis que cette question serait réglée pour la fin mai, et voilà qu’on vient d’annoncer que la planification du ministère ne serait pas prête avant le 23 juin. Aurons-nous un autre délai ? C’est inquiétant » a demandé le dirigeant syndical.
Le syndicat Unifor qui mène plusieurs dossiers de front dans le secteur de la forêt et de la transformation du bois s’inquiète aussi du fait qu’il ne reçoive aucune nouvelle du ministre Laurent Lessard. Or, dès son entrée en fonction, Unifor s’est adressé au ministre, afin d’avoir l’occasion de discuter des nombreuses problématiques dans le secteur de la forêt dont notamment la question de l’approvisionnement à Maniwaki et Gatineau. « À ce jour, à l’exception d’un accusé réception, nous n’avons eu aucun retour. Pourtant dans le passé tant avec le gouvernement du Parti libéral et celui du Parti québécois, nous avons toujours eu des échanges et de bonnes relations avec les différents ministres qui se sont succédé », a indiqué M. Gagné.
« Nous avons des solutions claires et précises à proposer, nous avons une expertise dans le secteur qui n’est pas négligeable. C’est dommage qu’on ne se donne même pas la peine d’entendre ce que les travailleurs ont à dire », a conclu M. Gagné.