« À dire vrai, je pense que c’est une manœuvre d’intimidation de la part du gouvernement américain », a affirmé le président national d’Unifor, Jerry Dias. « Les États-Unis formulent des demandes unilatérales en sachant bien que nous ne pouvons pas les accepter parce qu’elles nuiraient considérablement à une industrie canadienne déjà affaiblie ».
Aujourd’hui, les négociateurs américains ont présenté une demande dans laquelle ils exigent que tous les véhicules couverts par un ALENA renégocié incluent 85 % de contenu nord-américain et, plus particulièrement, 50 % de contenu « fabriqué aux États-Unis »
« Les États-Unis estiment avoir droit à une part indûment élevée de contenu dans les véhicules provenant du Canada ou du Mexique. Si l’on considère ces exigences et l’absence de tentative en vue de régler les problèmes sous-jacents liés à la main-d’œuvre et à la tarification, cela signifie que l’idée que nos industries automobiles survivent ou meurent les laisse complètement indifférents », a ajouté M. Dias.
Unifor a appuyé publiquement la proposition visant à hausser les seuils de contenu automobile dans l’ALENA et à moderniser la liste des pièces admissibles, dans le cadre d’un ensemble de réformes conçues pour promouvoir des échanges commerciaux plus équitables et équilibrés, en Amérique du Nord et dans le reste du monde. Toutefois, des seuils de contenu plus élevés ne signifient pas grand-chose si les déséquilibres dans les normes de travail et les tarifs transfrontaliers ne sont pas redressés également.
« À l’heure actuelle, le prix d’entrée sur le marché américain des automobiles non régies par l’ALENA est un tarif de 2,5 %, et, au Canada, il est de 6,1 %. C’est beaucoup moins que bon nombre de pays producteurs d’automobiles, et cela n’incite pas vraiment les constructeurs automobiles à venir construire ici en Amérique du Nord », a renchéri M. Dias. « Il pourrait s’avérer plus économique pour les constructeurs automobiles de faire fi des règles de l’ALENA et de simplement payer le tarif de 2,5 %. Cela n’aidera pas personne. »
Unifor a proposé que les règles de l’ALENA doivent favoriser l’équilibre dans les trois pays ; l’accès sans tarif douanier dans le cadre de l’ALENA devrait être lié à une juste répartition de la production des constructeurs et de l’emploi dans les trois pays.
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