La FCPQ, la CSQ et la FCSQ conviennent que des ajustements peuvent être apportés à notre système public d’éducation, tout en rappelant que c’est aussi l’un des meilleurs au monde, comme en témoignent les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Les élèves québécois se classent au 5e rang sur le plan international, précédés uniquement par la Finlande et des pays asiatiques, et au 1er rang du monde francophone.
Démolition inacceptable du système public d’éducation
Ces excellents résultats ne doivent pas être un prétexte pour cesser les efforts constants pour améliorer le système d’éducation, notamment en matière de persévérance scolaire, mais la FCPQ, la CSQ et la FCSQ sont du même avis : cette amélioration ne passe certainement pas par la démolition totale du système actuel pour le remplacer par un modèle improvisé qui soi-disant donnerait plus de pouvoir aux parents. Or, ce que propose la coalition, c’est une perte d’influence et d’écoute des parents et une perte de collégialité entre l’école, la communauté et la commission scolaire.
Les parents du Québec n’accepteront jamais que les enfants hors des grands centres n’aient pas les mêmes chances de réussir que les autres. « Il est hors de question de voir les milieux ruraux, les petites écoles, perdre au change. Ils seront les plus grands perdants si l’on élimine la capacité de concertation, de partager les ressources de manière équitable. Répondre aux besoins de tous les élèves est un droit fondamental », a déclaré le président de la FCPQ, François Paquet.
Un recyclage d’idées qui n’ont pas donné de résultats ailleurs
L’organisation scolaire actuelle repose sur des principes fondamentaux tels que la démocratie, l’équité, l’accessibilité et l’efficience. Des principes que la coalition, cofondée par François Legault, fait disparaître sans régler aucun problème en éducation, estime le milieu scolaire.
« Il n’y a aucune démonstration convaincante que l’évaluation du personnel a pour effet d’améliorer le système éducatif et la réussite des élèves. Pire, M. Legault recycle une vieille pratique essayée dans d’autres pays, notamment aux États-Unis, sans succès. Alors, quel est l’objectif d’implanter ici une formule qui a connu des ratés ailleurs ? », affirme le président de la CSQ, Réjean Parent.
En ce qui a trait aux contrats de 3 à 5 ans pour les enseignantes et les enseignants, la CSQ comprend mal les motivations qui sous-tendent une telle proposition. Elle rappelle que les modalités d’engagement font l’objet d’un consensus entre les parties et elle ne voit pas en quoi ces contrats peuvent être un facteur de plus grande réussite pour les élèves.
Encore des chambardements de structures à prévoir
À l’heure actuelle, les commissions scolaires permettent aux parents, au personnel et à la population en général de participer à la prise de décisions par le biais du conseil des commissaires, des comités de parents et des conseils d’établissement. Elles s’assurent d’une distribution équitable des ressources entre les établissements sur leur territoire et l’accès au système public d’éducation à tous les élèves où qu’ils soient et quels que soient leurs besoins. Pourquoi vouloir perdre ces acquis ?
« Au lieu de proposer des solutions constructives, M. Legault veut nous plonger dans un débat de structures et éliminer la possibilité qu’ont les citoyens, et particulièrement les parents, de faire des représentations démocratiques au sein de leurs commissions scolaires. Quel problème veut-il régler en abolissant les commissions scolaires ? », demande la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard.
Rappelons également que l’argument économique ne tient pas la route puisque tant les fusions des commissions scolaires en 1998 que les fusions municipales de 2002 par exemple, n’ont pas permis de réaliser les économies souhaitées et annoncées.
Les éléments du manifeste sur l’éducation de la Coalition pour l’avenir du Québec rendus publics aujourd’hui font dire à la FCPQ, la CSQ et la FCSQ que les propositions de M. Legault sont basées sur une vision partielle, populiste et empreinte de préjugés et de clichés sur notre système d’éducation qui sous-estime l’apport des parents, le travail du personnel des établissements, particulièrement des enseignants, et des commissions scolaires. Le réseau scolaire public québécois n’a pas l’intention de laisser faire cet exercice de démolition et il n’hésitera pas à s’associer de nouveau pour le dénoncer publiquement au moment opportun.