Trois solutions pour renverser la précarité
– Rémunérer les stagiaires
– Actualiser l’Aide financière aux études (AFE)
– Financer les initiatives contre l’insécurité alimentaire
Rémunération des stages : l’injustice du travail gratuit
Malgré tous les engagements répétés du gouvernement, 84 % des stagiaires dans les établissements collégiaux et universitaires n’obtiennent toujours pas de rémunération pour leur travail. Cette situation contraint de nombreux étudiants à chercher un emploi rémunéré en parallèle de leurs études, alors même qu’ils consacrent parfois jusqu’à 40 heures par semaine à leur stage. La combinaison de ce fardeau financier, d’une charge de travail excessive et de la pression académique affecte leur santé mentale et leur réussite scolaire. La FECQ et l’UEQ demandent que le gouvernement débloque les fonds nécessaires pour assurer une rémunération des stages, permettant ainsi aux étudiants de se consacrer pleinement à leur apprentissage.
Antoine Dervieux, président de la FECQ, déclare :
« Il est inconcevable que les étudiants doivent jongler entre des stages non rémunérés, des études et des emplois précaires pour survivre. Nous ne demandons rien de plus que ce qui a été promis : une rémunération juste pour le travail qu’ils accomplissent. Après deux motions adoptées à l’Assemblée nationale, il est temps que le gouvernement reconnaisse le travail qu’effectuent les stagiaires. »
Actualisation de l’Aide financière aux études : un soutien qui ne reflète pas la réalité étudiante
Le programme d’Aide financière aux études (AFE), dans sa forme actuelle, est loin de répondre aux besoins des étudiants qui peinent à subvenir à leurs besoins essentiels. Le coût de la vie, notamment pour le logement et la nourriture, a considérablement augmenté, mais les montants d’aide sont restés inchangés, laissant beaucoup d’étudiants dans une précarité financière croissante.
Pire encore, 500 millions de dollars d’aide n’ont pas été réclamés au cours des six dernières années en raison de la complexité du programme et des variables qui ne sont plus au goût du jour. Il faut donc un chantier pour actualiser ce programme.
Étienne Paré, président de l’UEQ, affirme :
« Les trois quarts des étudiants universitaires admissibles au programme de prêts et bourses n’y ont pas recours. Cela en dit long sur la perception que les étudiants ont de ce régime. Cela en dit long sur la difficulté de naviguer les demandes d’aide financière. C’est quelque chose d’alarmant. »
Insécurité alimentaire : un obstacle majeur à la réussite académique
L’insécurité alimentaire sur les campus est une crise silencieuse qui ne cesse de s’aggraver. En effet, entre 2011 et 2023, le recours aux banques alimentaires par les étudiants postsecondaires a augmenté de 540 %. Ne pas savoir si l’on pourra se nourrir convenablement ajoute un stress supplémentaire qui affecte la santé et la réussite académique.
Bien que des associations étudiantes aient déjà mis en place des initiatives comme des frigos communautaires et des cuisines collectives, ces projets ne suffisent pas à combler la demande croissante. Le temps est venu pour le gouvernement de soutenir les étudiants et leurs associations étudiantes en finançant ces initiatives.
Antoine Dervieux ajoute :
« Les étudiants ne devraient pas avoir à choisir entre se nourrir et réussir leurs études. Ce n’est pas normal qu’un étudiant sur cinq doive compter sur les banques alimentaires pour se nourrir. Les associations étudiantes collégiales ont fait leur part en proposant des solutions concrètes, mais ces efforts ne peuvent répondre à cette demande croissante. Il est maintenant temps pour le gouvernement de prendre ses responsabilités et de venir financer la mise en place et le maintien de ces initiatives. »
Une mobilisation provinciale d’envergure
Cette coalition se veut un cri du cœur dans lequel le mouvement étudiant demande au gouvernement caquiste de renverser le poids de la précarité collectivement. Afin de se faire entendre, différentes actions auront lieu, telles qu’une tournée régionale, au cours de laquelle des conférences de presse locales et régionales seront organisées. Le but est de rappeler au gouvernement ses engagements non tenus, et de l’inviter à écouter la population étudiante, qui doit constamment vivre sous le poids de cette précarité.
Étienne Paré conclut :
« Nous sommes face à un problème structurel, pas seulement à une crise temporaire. L’éducation doit être accessible à tous, et cela passe par des mesures concrètes qui allègent le fardeau des étudiants. »
Antoine Dervieux conclut :
« Nous apportons des solutions concrètes. Maintenant, le gouvernement doit choisir : se tenir aux côtés des étudiants et prouver qu’il prône réellement l’accessibilité aux études, ou s’accrocher au statu quo. L’avenir de milliers d’étudiants en dépend. »
Un message, un commentaire ?