Sainte-Croix (Lotbinière), le 12 décembre 2017 – À l’issue de la période de commentaires sur les projets de règlements de la Loi sur les hydrocarbures publiés par le gouvernement du Québec le 20 septembre dernier, le président du Syndicat de l’UPA de Lotbinière-Nord, monsieur Denis Paquet, se dit satisfait de la position adoptée par l’Union des producteurs agricoles lors de son congrès la semaine dernière. La résolution entérinée le 7 décembre à l’unanimité par les 320 délégués réitère en effet l’opposition catégorique de l’UPA aux forages pétroliers et gaziers en territoire agricole. Plus précisément, le Congrès général de l’UPA demande au gouvernement du Québec « d’interdire dans la zone agricole les activités d’exploration, de production et de stockage des hydrocarbures », « d’interdire la fracturation dans la zone agricole, notamment hydraulique, en raison de l’absence d’acceptabilité sociale » et « de retirer les droits souterrains (claims) accordés aux compagnies pétrolières ».
Cette résolution est particulièrement lourde de sens pour les régions de Lotbinière et Bécancour, convoitées par la compagnie albertaine Questerre Energy Corporation, qui souhaite exploiter le gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent en commençant par des projets-pilotes dans ces MRC. Questerre est partenaire de la multinationale espagnole Repsol, qui détient des permis couvrant plus de 380 000 hectares entre Sorel et Lévis (1).
« Les producteurs agricoles n’ont jamais donné à des compagnies le droit d’installer des puits de forage ou des bassins de décantation dans leur environnement, ni de fracturer la roche sous leurs terres et leurs nappes phréatiques en y injectant des produits chimiques secrets », relève monsieur Paquet, qui estime que « l’exploitation des hydrocarbures n`a pas sa place en zone agricole, car il y a des risques de contamination de notre eau potable dans le futur, pour nous et nos élevages ». De plus, rappelle ce producteur laitier de Sainte-Croix, la Loi sur les hydrocarbures permettrait à Repsol de demander l’expropriation, à l’étape de la production, à défaut d’entente de gré à gré avec le propriétaire d’une terre. « Ça signifie que si cette loi entre en vigueur sans que le gouvernement ait retiré les permis sur nos terres, nous ne serons plus maîtres chez nous. C’est très grave. Nous ne pouvons pas accepter ça tête baissée. »
Par ailleurs, souligne monsieur Paquet, la région a bâti sa prospérité sur l’agriculture, l’agrotourisme et l’agroalimentaire, des activités pérennes qui correspondent aux valeurs et aux modes de vie choisis par la population. De plus, à l’instar de plusieurs autres régions du Québec, Lotbinière est en situation de plein emploi et souffre même d’une pénurie de main d’œuvre. « La dernière chose dont nous avons besoin, c’est d’une industrie lourde qui viendrait bouleverser nos secteurs traditionnels et nos milieux de vie, puis nous laisserait nous débrouiller avec ses puits abandonnés et peut-être même des eaux contaminées après quelques dizaines d’années ».
(1) Mémoire de Repsol Pétrole et gaz Canada, consultations sur les orientations du MERN en matière d’acceptabilité sociale, mars 2016. (Fichier PDF)
Denis Paquet
Président du Syndicat de l’UPA de Lotbinière-Nord
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