Non seulement les femmes en situation de handicap sont plus à risque de vivre de la violence conjugale, mais leurs conjoints violents se servent de leur handicap pour renforcer leur contrôle et leur domination. Le manque d’accessibilité des services en violence conjugale combiné aux préjugés et à la discrimination systémique augmentent les obstacles à la demande d’aide. C’est pour s’attaquer à ces enjeux que les trois organisations ont uni leurs forces.
À l’occasion de la "Semaine québécoise des personnes handicapées", les trois organisations annoncent un investissement de 1,7 millions de dollars de la Fondation Mirella et Lino Saputo pour soutenir 29 maisons. Cette somme permettra à des maisons d’aide et d’hébergement et à des maisons d’hébergement de 2e étape d’offrir des espaces accessibles et évolutifs. Les aménagements inclusifs permettent un accès et une intervention s’adaptant à différentes limitations fonctionnelles.
"Ce soutien permet de financer des adaptations différentes d’une maison à l’autre, que les programmes gouvernementaux ne couvrent pas. Ces ajouts permettent de mieux répondre aux besoins et aux droits des femmes et enfants de se poser dans un milieu de vie sécuritaire où leur environnement n’est pas un obstacle à leur parcours visant l’autonomie et la reprise en main de leur vie" précise Arianne Hopkins, de L’Alliance MH2. Les maisons en construction ou en rénovation ont été ciblées pour ce projet, qui a vocation à se déployer plus largement.
De son côté, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale a entrepris, depuis plus de deux ans, un vaste chantier pour outiller et soutenir ses maisons membres afin d’améliorer l’accessibilité de leurs services, grâce au soutien de la Fondation. "Avec ce projet triennal, nous avons à coeur d’identifier et tenter de répondre aux besoins de toutes les femmes et les enfants quel que soit leur handicap (auditif, visuel, déficience intellectuel, trouble du spectre de l’autisme, trouble neurocognitif ou moteur)" souligne Annick Brazeau, présidente du Regroupement. Parmi les premières réalisations du projet, notons le développement de recommandations de mise en action, élaborées en collaboration avec différents organismes de défense des droits des personnes en situation de handicap qui siègent sur le Comité consultatif du projet, l’adaptation d’outils en langage clair et simple, la réalisation de capsules de sensibilisation en LSQ, ou encore une tournée de formation auprès de plus de 150 travailleuses de maisons, à travers toutes les régions du Québec. Les outils et les ressources fournis permettent aux travailleuses de mieux comprendre les enjeux d’accessibilité et d’adapter leurs interventions à la réalité des femmes et des enfants qu’elles accompagnent.
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