Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Rassemblement devant l’assemblée des actionnaires de Quebecor

Les lock-outés du Journal de Montréal veulent reprendre la négociation

Profitant de l’assemblée des actionnaires de Quebecor, qui se tenait aujourd’hui dans les locaux de TVA à Montréal, les 253 lock-outés du Journal de Montréal ont réitéré l’invitation à leur employeur de revenir à la table de négociation.

Dans une lettre qu’ils ont remise aux actionnaires, au cours d’un rassemblement syndical à l’extérieur de TVA, les lock-outés soulignent que tout le monde sort perdant du conflit qui perdure depuis le 24 janvier.

On y lit notamment que « le conflit de travail qui afflige le Journal nuit à tout le monde. Aux lectrices et aux lecteurs, qui sont privés de leurs journalistes préférés et d’une source d’information de qualité, aux annonceurs, qui ont perdu le véhicule publicitaire qui leur permettait d’atteindre tous leurs objectifs de vente et de notoriété, et à nous, bien sûr, qui sommes sur le trottoir depuis le 24 janvier. Nous savons tous que le lock-out coûte très cher à Quebecor. Les ventes ont chuté et les revenus publicitaires ont considérablement décru. Cependant, sans diminuer tous les impacts financiers qui résultent du conflit, nous estimons que c’est au plan de l’image que les pertes sont les plus sérieuses. »

Dans le même esprit d’ouverture et de collaboration qui anime les membres duSyndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (CSN) depuis le début du processus de négociation, en octobre, ces derniers ont indiqué aux actionnaires qu’ils souhaitent au plus tôt la reprise des pourparlers dans « un esprit qui permettra aux deux parties d’obtenir une entente satisfaisante. En tant qu’actionnaires, nous vous invitons à considérer cette invitation pressante que nous lançons pour la reprise des discussions. Il en va de l’intérêt de tout le monde », y lit-on dans la lettre.

Plainte anti-scabs : les audiences débutent à la CRT

C’est aujourd’hui que le commissaire André Buissière, de la Commission des relations du travail (CRT), entend la plainte que le STIJM–CSN a déposé pour l’utilisation de scabs au Journal de Montréal.

Dans sa requête, le syndicat demande à la CRT d’émettre une ordonnance enjoignant l’employeur à cesser de publier dans le Journal tout texte et toute photo provenant de l’agence QMI et des publications et sites Internet de 7 jours, 7jours.ca, 24 heures, 24heures.ca, canoe.ca, argent.ca ainsi que des hebdos régionaux appartenant à Quebecor.

La plainte vise aussi des textes ou des photos en provenance du Journal de Québec traitant d’événements qui se produisent hors de son territoire, comme le prévoit la convention collective du STIJM. Elle porte également sur la publication de caricatures de YGreck.ca et les photos provenant de photographes à leur compte ou à l’emploi d’autres employeurs. Concernant le travail des collaborateurs externes, le syndicat demande à la commission de faire en sorte que le Journal s’en tienne à la situation qui prévalait avant le début de la négociation, conformément au Code du travail et à sa convention collective.

Pour le STIJM, il est tout simplement impossible de produire un quotidien de l’envergure du Journal de Montréal à partir du travail de 25 cadres, alors que normalement son contenu est alimenté par plus de 80 journalistes, dont les chefs de secteurs et les chefs de pupitre, 15 photographes et 1 caricaturiste. Entre autres choses, le syndicat veut démontrer à la CRT que l’agence QMI, mise sur pied le 6 janvier 2009, est un pseudo-organe de presse qui sert à rediriger vers le Journal des textes et des photos provenant des autres publications ou sites Web de Quebecor Media. En outre, plusieurs journalistes ont été embauchés pour les publications de l’empire dans les mois qui ont précédé le déclenchement du lock-out. On parle notamment de 24heures.ca, 7jours.ca et argent.ca.

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