En plus de dénoncer l’inaction du gouvernement à la suite de la commission Charbonneau et du dépôt du rapport Gendreau, qui ont tous deux recommandé de renforcer l’expertise interne du gouvernement en matière de génie, l’APIGQ amorce cette grève pour défendre l’autonomie et la responsabilité professionnelle de ses membres. Aujourd’hui, les ingénieurs du gouvernement agissent sans les outils technologiques nécessaires à leur travail, sans la formation qu’imposent les nouvelles pratiques en ingénierie, sans mandats écrits et, dans plusieurs cas, sans même l’autorisation de leur employeur de s’immiscer dans le contenu technique des plans et devis qui passent devant leurs yeux.
« Le gouvernement du Québec a besoin d’ingénieurs à l’interne pour analyser, vérifier et superviser les contrats des firmes externes de génie-conseil, mais il ne nous donne aucunement le mandat ni les outils pour assurer un encadrement et une vérification diligente. Depuis trop longtemps, on nous demande d’approuver les yeux fermés ces contrats à titre d’ingénieur. Cette situation bafoue notre indépendance et va à l’encontre de notre responsabilité professionnelle. Ce n’est plus tolérable », a déclaré M. Marc-André Matin, président de l’APIGQ.
Les membres de l’APIGQ sont en grève de soir, de nuit et de fin de semaine depuis le 16 juillet dernier. Toutefois, ces mesures n’ont pas fait évoluer la position du Conseil du trésor qui se refuse à toute discussion sur la place des ingénieurs au sein du gouvernement, sur leur responsabilité professionnelle, sur leurs outils de travail ou sur la formation nécessaire au maintien de leurs compétences. Une impasse qui ne laisse aucune autre alternative que la grève générale illimitée.
« Les ingénieurs du gouvernement du Québec veulent retrouver leur autonomie professionnelle, et ce pour garantir la sécurité des infrastructures publiques. Il est inacceptable que nous soyons restreints dans le niveau de contrôle que nous consacrons aux projets soumis par les firmes externes. Nous sommes conscients qu’une grève générale illimitée causera des désagréments à la population, il s’agit d’une situation déplorable, mais nous ne pouvons plus engager notre responsabilité professionnelle dans ces circonstances. Il est urgent que de profonds changements dans la façon de faire le génie au gouvernement soient faits. », a affirmé M. Marc-André Martin, président de l’APIGQ.
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