Édition du 17 décembre 2024

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Amérique centrale et du sud

« Le peuple a gagné » : le Guatemala inaugure le président anti-corruption Bernardo Arévalo malgré le sabotage

L’émission d’aujourd’hui commence au Guatemala. Plusieurs y voient une renaissance de l’espoir malgré le long délai pour l’assermentation du nouveau Président, M. Bernardo Arévalo. Il a été assermenté aux côtés de la vice-présidente, Mme Karin Herrera un peu passé minuit lundi (le 15 janvier). Mais ce n’était pas le moment prévu. Les avocats de l’opposition ont fait reporter la cérémonie plus de neuf heures dans une tentative de dernière minute de la part de l’élite corrompue du pays de bloquer la transition vers le pouvoir.

Democracy Now, 16 janvier 2024
Traduction, Alexandra Cyr

Amy Goodman : Cette manœuvre a suscité une vague de protestations alors que la population de tous les coins du pays se précipitait vers la Guatemala Ciudad pour assister à ce moment historique. Les dirigeants.es indigènes ont tenu des cérémonies et des ralliements pendant que la Place constitutionnelle de la ville et son centre historique étaient remplis de gens qui célébraient. Le

Président Arévalo a pris la parole après qu’il ait finalement été assermenté : « ce qui peut sembler un simple résultat du processus politique de changements formels dans les institutions, est en réalité le début d’une transformation qui a commencé en chacun et chacune de nous. Nous partageons un horizon où nous sommes unis.es pour construire le pays auquel nous aspirons tous et toutes qui s’épanoui et prospère. Nous ne pouvons-nous habituer aux peines quotidiennes ou tourner le regard des pénibles réalités. Nous ne pouvons, nous limiter à rêver à l’avenir ou à nous réfugier dans le passé. Nous devons prendre nos responsabilités en ce moment présent pour ce moment présent. Le Guatemala se présente à nous avec d’énormes de défis que nous ne pouvons ignorer ».

Après son assermentation le nouveau Président a posté un message sur les réseaux sociaux : « Le Guatemala va de l’avant ». Dans ses premières remarques il a remercié la jeunesse guatémaltèque et les communautés indigènes qui se sont opposées devant le Bureau de la Procureure générale.

La victoire du Président Arévalo a choqué l’extrême droite politique du pays de même que l’élite d’affaire qui contrôlent le Guatemala depuis des décennies. Depuis sa victoire en août dernier, la Procureure générale, Mme Consuelo Porras a lancé une campagne pour l’empêcher de prendre le pouvoir. Elle a aussi visé d’autres membres du Parti Semilla (semence) avec des accusations non fondées de fraudes et autres motifs.

Bernardo Arévalo est le fils de l’ancien Président Juan José Arévalo premier à être élu démocratiquement qui a mis de l’avant des politiques révolutionnaires durant ses mandats de 1945 à 1951. Trois ans plus tard, en 1954, la CIA a soutenu un coup d’État qui a mis fin à la démocratie dans le pays. Pour ses supporters, l’élection du Président Arévalo est un nouveau printemps.

Pour en savoir plus, nous nous tournons vers trois invités.es : à Ciudad Guatemala, Andrea Villagrán membre du Congrès guatémaltèque faisant parti du Parti Movimiento Semilla, le Mouvement semence.

Bienvenue à Democracy Now et félicitations. Ça été un vrai suspense jusqu’à la fin dimanche dernier. Je vous ai suivi d’heure en heure. Je pense que M. Arévalo a posté un message disant : « Tenez bon ; ça va vraiment arriver ». Ça aura pris presque neuf heures. Chez-nous il était une heure du matin, lundi matin. Donnez-nous la signification de cette victoire, de toutes vos victoires alors que la Procureure générale vous avait visés.es tous et toutes tant que vous êtes.

Andrea Villagrán  : bonjour, merci pour l’invitation.

Ici, au Guatemala nous vivons des moments d’espoir très joyeux maintenant que nous avons un Président qui nous représente et qui combat la corruption, ce qui nous change de ce que nous avons vu durant les dernières décennies. C’est le passage d’un régime reposant sur un système de corruption, autoritaire, à un régime démocratique. Le peuple a élu Semilla parce qu’il rejette toutes les pratiques traditionnelles de corruption. Avec l’administration Arévalo, nous allons mettre le peuple au centre de nos préoccupations, et lui donner ce que nous demandons depuis bien longtemps. Nous allons nous attaquer à la corruption et mettre l’accent sur le rétablissement démocratique des institutions. Nous allons essayer de récupérer les services publics, la santé, l’éducation et les services de base dont les Guatémaltèques ont besoin.

Juan González : Pouvez-vous aussi nous parler de la situation au Congrès avec ces élus.es conservateurs.trices qui ont tenté d’empêcher le nouveau Président d’arriver avec son programme ? Dans ce Congrès, comment Semilla pourra-t-il faire voter ses lois ?

A.V.  : Fondamentalement, il y a au Congrès un groupe de corrompus qui a tenté de maintenir ses privilèges à l’impunité et à la corruption. Il essaie …le 14 janvier, il a même tout tenté pour retarder une session du Congrès en introduisant toutes sortes d’actions illégales pour empêcher la passation des pouvoirs. Mais nous avons gagné au Congrès ; nous sommes 160 contre 92 élus.es pour défendre la démocratie. Donc, nous avons été capables d’assurer la passation des pouvoirs durant la nuit du 14 janvier. C’était une session très dure, très intense. Mais finalement le peuple a gagné. La volonté du peuple d’élire Bernardo Arévalo et Karin Herrera a prévalu. Nous avons donc été capables d’assurer le transfert des pouvoirs à minuit le 14 janvier.

J.G. : Pouvez-vous nous parler de l’histoire de Semilla, comment il s’est développé et comment il est arrivé (à cette victoire) ?

A.V. : Le Movimiento Semilla est issu des protestations de 2015. Nous avions tout un lot de preuves de cas de corruption montrant comment les élus.es, les politiciens.nes abusaient et ainsi affectaient nos vies en matière de santé et par l’augmentation terrible du coût de la vie. Nous voyions beaucoup de migration à cause du manque d’opportunités. Donc, le mouvement s’est transformé en parti politique avec des gens qui voulaient du changement. Après deux cycles électoraux, nous avons fait élire sept députés.es ; nous sommes maintenant 23.

Avec les résultats du premier tour, le 25 juin dernier, Bernardo Arévalo a pu se présenter au deuxième tour le 20 août et il a été élu. Nous avons été attaqués pendant plus de six mois, je dirais depuis juin. Nous en avons subi tout un flot qui visaient à l’empêcher de prendre le pouvoir. Nous avons été défendu par le peuple. Tout était contre nous : le système de justice et le Congrès. L’ancien Président, M. Alejandro Giammattei nous attaquait. Nous nous sommes défendus mais c’est la population qui est descendu dans les rues pour protester, pour défendre son vote, sa victoire dans les urnes. Un grand nombre des leaders indigènes ont défendu le mouvement non pas parce que nous étions un parti politique qui pouvait représenter leurs intérêts mais surtout pour défendre la démocratie.

Résultat : toutes ces attaques ont abouti à une unité renforcée entre les jeunes, les leaders indigènes et les secteurs privés. Je dirais aussi avec ceux et celles qui voulaient un nouveau chapitre de la vie politique au Guatemala, une avancée vers un système démocratique. C’est ainsi que nous avons pu nous rendre où nous sommes aujourd’hui, que nous avons pu avoir le transfert des pouvoirs le 14 janvier. Nous avons fait face à beaucoup d’obstacles mais nous avons pu aller de l’avant parce que nous avons l’appui de la population qui nous a choisi.

A.G. : Merci beaucoup Andrea Villagrán d’avoir été avec nous. Nous restons à Ciudad Guatemala pour parler à Frank LaRue, avocat et militant des droits humains dans le pays. Lucía Ixchíu nous rejoint également. Elle est une dirigeant indigène K’iche en exil. Elle nous parle depuis Bibao en Espagne.

Lucía, je voudrais commencer avec vous. La victoire du Président Arévalo est due en bonne partie à l’incroyable mobilisation des indigènes guatémaltèques. Pouvez-vous nous parler de cette mobilisation ? En 2015, vous étiez une des dirigeantes étudiantes qui a aidé à diriger le Movimiento Semilla vers le Parti Semilla et vers ce que nous voyons aujourd’hui dans votre pays.

LuÍa IxchÍu : Bonjour tous et toutes. Pour moi, voir les autorités indigènes de 48 cantons, 48 cantones, (agir de la sorte) est un honneur. Je n’avais jamais imaginé voir nos autorités indigènes envahir Ciudad Guatemala et prendre le pouvoir. Pour moi, il ne s’agit pas vraiment (du résultat d’une élection). Ce n’est pas exactement ce qui se passe en ce moment dans le pays. Nous nous opposons au colonialisme, à 531 ans d’esclavage. Le Guatemala est un des pays le plus pauvre du monde où la condition d’esclavage règne encore aujourd’hui. Le peuple est entré dans un processus libre. Pour moi, c’est un moment radical. Je n’ai jamais imaginé cela. Je n’ai jamais imaginé les indigènes envahissant la capitale ; nos manifestations se sont toujours tenues sur nos hauts plateaux. Nous avons toujours défendu notre terre mère. Nous avons toujours défendu nos territoires. Nous nous sommes toujours battu. Nous avons combattu le colonialisme et ses pratiques extractives depuis 550 ans.

Mais maintenant, nous savons que la réalité doit changer parce que le pays est sous dictature d’extrême droite depuis 17 ans. Ce n’est pas nouveau. Nous ne pouvions voter que pour des partis d’extrême droite. Donc, c’est pourquoi le peuple voulait ce changement. Pour nous, c’est une inspiration. Je suis tellement fière de faire partie du peuple K’iche de ces 48 cantones, avec Totonicapán, qui est un des leaders à qui le Guatemala doit être reconnaissant comme aux autorités indigènes de tout le pays. À cause de cette action, de cette grève, de ces manifestations, nous avons maintenant un pays où nous pouvons récupérer toutes les petites parts de démocratie en ce moment même.

J.G. : LucÍa vous êtes maintenant en Espagne. Vous y avez reçu le statut de réfugiée après avoir fui le Guatemala. Pouvez-vous nous parler un peu de votre expérience, des menaces et des problèmes que vous et votre sœur avez eu au Guatemala ?

L.I. : Nous avons subi trois tentatives de meurtre dans notre pays. Il y a deux causes contre moi pour criminalisation et pour être une leader indigène qui veut changer la réalité au Guatemala. Même chose pour ma sœur. Elle a subi une tentative de meurtre elle aussi. La situation des indigènes, des journalistes et des militants.es comme nous empire toujours. Durant la crise de la COVID !9 sous la dictature, c’était vraiment horrible pour les défenseurs des droits humains et de la terre au Guatemala. Les meurtres ont augmenté. La situation était vraiment épouvantable.

C’est pour cela que nous n’avons rien du tout. Les conditions ne nous permettent pas de nous défendre au tribunal à cause de la dictature ; au Guatemala, le bureau du/de la Procureur.re général.e fait partie de la dictature. Je le répète : au Guatemala, il y a une dictature judiciaire en ce moment. Pour moi, le plus grand changement (qu’introduit) l’arrivée du nouveau gouvernement Arévalo, c’est de sortir Mme Porras, la procureure la plus importante parce que nous savons qu’elle est responsable de l’exil d’un grand nombre de leaders indigènes avec beaucoup de membres de ce bureau et de juges également. Ils et elles sont responsables. Alejandro Giammattei et Jimmy Morales, anciens présidents, sont responsables. Maintenant, nous pouvons envisager un retour au pays mais selon certaines conditions ; en ce moment nous ne sommes pas certaines de pouvouir le faire.

A.G. : Je veux traiter de ce sujet avec Frank LaRue. Quelles sont ces conditions ? Est-ce que l’arrivée du nouveau Président signifie la fin de la lutte contre ce qui est connu comme le « pacto de corruptos », le pacte des militaires, des gouvernants.es et de l’élite d’affaire en faveur de la corruption ? Frank, vous êtes un militant de longue date, un avocat, vous avez vu ce qui est arrivé en 1954 quand le Président américain a aidé au renversement du Président guatémaltèque en soutient à United Fruit. N’était-ce pas les frères Dulles ? John Foster Dulles secrétaire d’État à l’époque avait déjà représenté la compagnie, il était son avocat. Mais cela a signifié l’assassinat de centaines de milliers de guatémaltèques au fil du temps. Comment cela a-t-il affecté les événements jusqu’à ceux de dimanche quand il a fallu attendre des heures pour l’assermentation à cause des manœuvres de dernières minute des membres conservateurs et conservatrices du Congrès et de la procureure générale ? Pensez-vous que le Président Arévalo est en sécurité ?

Frank LaRue : Merci de m’avoir invité Amy.

Ma réponse est oui. Comme l’ont dit les deux personnes qui m’ont précédé, la transition est vraie. Je suis très heureux que vous l’ayez mentionné aux deux autres invités.es aussi. Un des précédents historique (de l’actuelle situation), est que le père du Président Arévalo faisait partie de ce qui est considéré comme le premier printemps qui a pris fin avec le coup d’État de 1954. Il est important de mentionner que durant cette période nous avons vécu sous dictature, régimes militaires et que nous avons connu une période de génocide. Il y a eu plus de 200,000 victimes qui ont donné leur vie en luttant pour un processus de paix. Aujourd’hui, 27 ans après le processus de paix, nous commençons à voir du changement au pays. Et je pense que cette fois il s’agit de réels changements.

Il y a deux enjeux sur lesquels il faut mettre l’accent à mon sens. Bernardo Arévalo est tout-à–fait fiable. Ceux et celles qui ont voté pour lui, sans nécessairement le connaître personnellement, ont confiance dans son honnêteté, ont confiance dans Semilla, le Parti. Je suis d’accord avec la députée Villagrán : nous sommes enthousiastes de pouvoir faire cesser le passé de la corruption. Mais l’autre enjeu sur lequel il faut insister, est ce que Lucía Uxchíu a mentionné très clairement, c’est-à-dire la possibilité pour le leadership indigène et ancestral comme je les appelle, d’apporter sa force, de montrer au monde et à l’élite dominante du pays qui les a dominés.es et abusés.es, que les temps changent. Le Guatemala est un pays avec des enjeux importants d’exclusion, de différence, de différences économiques. Il y a un fossé entre les communautés indigènes et non indigènes. Il est temps que cela change. Et je pense que le changement est irréversible.

Honnêtement, je crois que l’administration Arévalo-Herrera sera capable d’introduire ce changement. Mais je pense que cela va demander un travail énorme. Ils héritent d’une Chambre en désordre, d’un pays en désordre avec d’énormes problèmes sociaux et d’inégalités, d’un État ravagé qui ne donne pas de garanties de sécurité, de santé, d’éducation ni de services de base. Donc le défi est énorme. Mais je crois qu’ils sont à la hauteur.

Mais le facteur le plus important sans doute est le niveau de conscience du peuple guatémaltèque. Les gens ont voté, les jeunes dans les villes mais, comme le mentionnait Lucia, (il y a eu) l’implication des peuples indigènes. C’était une preuve de leur force. Je pense que ceux et celles qui ont exercé le pouvoir dans le passé ne peuvent pas les battre ; cette fois les peuples indigènes ont dit : « Nous ne nous battons pas pour une élection. Nous ne nous battons pas pour une seule victoire. Nous nous battons pour sauver la démocratie et pour les obliger à respecter notre vote ».

De toute évidence, ceux et celles qui sont contre Bernardo et la transition vers la démocratie sont allés.es au bout de tout avec cette longue session de neuf heures au Congrès. Tout a été fait pour tenter d’empêcher la transition mais nous avons réussi. Je pense que c’est un moment de véritable espoir dans le pays. Espoir à cause de la transition, parce que c’est la première fois que nous avons un bon gouvernement honnête, mais aussi parce que la population est mobilisée. C’est la victoire du peuple guatémaltèque spécialement les indigènes.

J.G. : Frank, je voulais vous demander ce que vous anticipez du gouvernement américain ? Les gouvernements antérieurs ont toujours supporté l’élite corrompue pour qu’elle se maintienne au pouvoir au Guatemala. Qu’attendez-vous de votre nouvelle administration et de celle du Président Biden à Washington ?

F.LR. : Nous attendons un soutien solide. En fait, les États-Unis, la communauté internationale dont l’OAS qui n’a pas un passé très convaincant et l’Union européenne ont tous soutenu la transition. Je pense que nous étions à un point ou tous et toutes reconnaissaient que le Guatemala était au bord de l’effondrement, de l’implosion s’il persistait dans (sa situation politique) et que la seule façon de s’en sortir était de restaurer la démocratie. C’est, selon moi ce qui a fait que ces instances internationales ont offert leur appui à Bernardo Arévalo, Karim Herrera et au Parti Semilla pour former le gouvernement. Et je pense que c’est important.

Maintenant il faut que cet appui dure. Dans son discours, Bernardo a dit : « Nous remercions la communauté internationale mais s’il vous plait, ne nous oublié pas. Arriver au pouvoir n’est qu’un premier pas, en réalité un pas originel de ce qui sera un long processus. S’il vous plait, soyez avec nous tout au long de ce long processus ».

Évidemment nous sommes liés à différentes politiques. L’actuelle administration à Washington a fait les bonnes déclarations, pris les bonnes positions. Mais nous nous rappelons que lors de l’administration antérieure avec le Président Trump, la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, une expérience positive en matière de justice, a été attaquée par les élites et cette administration qui s’en sont détaché et l’ont laissée s’effondrer. Ce fut tragique. Donc, il est crucial de comprendre que les politiques à Washington ont un effet direct sur la capacité des élites à obtenir ce qu’elles veulent.

A.G. : Finalement, Lucía Ixchíu en Espagne, aimeriez-vous être au Guatemala en y étant en sécurité ? Quelle est votre demande finale à la nouvelle administration Arévalo, maintenant que la transition est en place, ?

L.I. : En ce moment, nous sommes organisées à titre de migrantes, d’exilées en Europe. Nous sommes en contact avec des réseaux de migrants.es aux États-Unis aussi. Nous avons nos propres demandes. Nous existons, nous sommes essentielles pour le pays même si l’État nous a forcées à quitter pour toutes sortes de raisons. Nous avons nos propres demandes et nous voulons parler au gouvernement Arévalo-Herrera. Nous voulons leur parler, leur faire savoir ce que nous voulons. Nous voulons des droits, que nous soyons reconnues comme personnes même comme communautés de migrants.es et exilés.es hors du pays car nous lui sommes essentielles. Nous avons travaillé avec intensité, nous nous sommes activés.es et avons fait campagne auprès des représentants.es internationaux en Europe et aux États-Unis. Notre travail a été essentiel pour le retour de la démocratie dans le pays.

A.G. : Je vous remercie tous les deux. (…) Je voudrais vous demander de demeurer en ligne après l’émission pour que nous puissions avoir une entrevue en Espagnol pour Demacracy Now ! en Espagnol et la mettre en ligne.

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