27 avril 2021*
Tout ce qu’il y a de médias, d’entrepreneurs, de commerçants et tout ce qui fait profession de commentaires politiques ou économiques a fait chorus pour dénoncer la grève et pour supplier le gouvernement de trouver un moyen d’y mettre fin : c’est-à-dire de voter une loi spéciale qui prive le syndicat de son moyen de pression légal, la grève.
Le droit de grève a été acquis de haute lutte au prix de souffrance et de morts. C’est ce que l’on commémore tous les 1er mai. Malheureusement, à part reconnaître que c’est un droit, tout ce qui possède un peu de pouvoir financier, économique, politique ou médiatique estime que c’est un droit qui ne devrait jamais être exercé.
Il ne s’est pas trouvé d’organe médiatique, pourtant friand de polémique et de balance des opinions quand il s’agit d’aller déterrer un zigoto terreplatiste, pour donner la parole aux citoyennes et aux citoyens qui appuient le moyen de pression légitime d’un groupe qui n’a pas manqué d’offrir des pistes de solutions à l’employeur.
Comment se fait-il que les travailleuses et travailleurs soient les seuls à devoir assumer l’odieux d’une situation pourrie ? Pourquoi quand on demande de mettre fin à la grève, on ne se tourne pas vers l’employeur dont c’est pourtant l’entêtement qui est la cause du moyen de pression ultime ?
Nos hauts-parleurs électroniques devraient s’aviser qu’il existe, pour éviter la grève, un moyen efficace, peu coûteux et sans risque pour l’approvisionnement des commerces : que l’employeur s’assoie à la table et négocie de bonne foi. On ne fait pas la grève par plaisir. Le meilleur outil pour y mettre fin, c’est la bonne volonté de l’employeur. Pensez-y si vous voulez faire pression pour régler un conflit de travail.
LAGACÉ, Francis
http://www.francislagace.org
francis.lagace@gmail.com
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