La situation est particulièrement préoccupante dans les milieux de travail, estime la centrale. L’exigence de bilinguisme augmente et la proportion de personnes travaillant généralement en français est de 66 %, soit un taux similaire à ce qui existait avant l’adoption de la Charte de la langue française. « Le français se détériore d’année en année et les moyens pour appliquer la loi 101 sont insuffisants. Or, c’est elle qui garantit aux Québécoises et aux Québécois, entre autres choses, le droit de travailler en français. Si la langue française n’est pas perçue comme étant utile dans les milieux de travail, les nouveaux arrivants ne seront pas portés à l’apprendre », souligne le trésorier de la CSN, Pierre Patry.
Rappelons qu’une récente étude de l’IREC relatait que plus de 200 000 immigrants et immigrantes, soit 20 % de l’ensemble de la population immigrée du Québec, ne parlaient toujours pas français en 2011. « Quand elles s’installent au Québec, les personnes ont souvent plusieurs obligations financières et doivent se trouver rapidement un emploi. Un meilleur financement en francisation est absolument nécessaire pour que l’apprentissage du français soit plus attrayant, autant pour les emplois à temps plein que pour les postes à temps partiel », poursuit Pierre Patry.
Le trésorier de la CSN n’en démord pas : l’apprentissage de la langue est la meilleure façon pour les nouveaux arrivants d’avoir de meilleures conditions de travail et de vie, de se prémunir contre les risques associés aux accidents et aux maladies professionnelles et de faire respecter leurs droits. « Différentes études consultées ont montré comment les barrières linguistiques limitent la nature des emplois occupés par les immigrants, nuisent à la connaissance des lois et des ressources en santé et sécurité et isolent les travailleurs et travailleuses. Apprendre le français, c’est travailler socialement à la qualité de vie de toutes et de tous au Québec », conclut-il.
Un message, un commentaire ?