Le gouvernement fédéral doit faire davantage pour aider les travailleuses et travailleurs frappés par un chômage en constante progression, dit Ken Georgetti, président du Congrès du travail du Canada.
« Le gouvernement fédéral s’éloigne des travailleuses et travailleurs et de leurs familles au moment où le chômage demeure élevé et la relance économique est fragile. Ces personnes et leurs communautés ont besoin d’une aide accrue, pas réduite. »
Georgetti réagissait à la publication des données de Statistique Canada sur la population active pour août 2010. Le Canada comptait 1,51 million sans-emploi en août, un chiffre bien supérieur par rapport à 1 137 400 millions en octobre 2008. Le taux de chômage demeure très élevé en août et s’est établi à 8,1 %.
Ottawa met fin au programme qui permettait aux travailleuses et travailleurs de longue date de recevoir des prestations additionnelles. Le gouvernement a également annoncé que le plan de relance économique prendrait fin en mars 2011, et un comité fédéral nommé par Ottawa recommande une hausse des cotisations à l’assurance-emploi versées par les travailleuses et travailleurs.
« Les travailleuses et travailleurs ne sont pas la cause de la crise économique que nous vivons, mais en sont les premières victimes, dit Georgetti. Plus d’un travailleur sur cinq est maintenant sans emploi depuis plus de six mois et nombre d’entre eux ont écoulé leurs prestations d’AE. Le gouvernement doit prolonger le programme permettant aux chômeuses et chômeurs de continuer à recevoir des prestations aussi longtemps que le taux de chômage demeure élevé. »
Analyse rapide de Sylvain Schetagne, économiste principal du CTC
Le nombre d’emplois créés en août n’a pas été suffisant pour combler les besoins des Canadiennes et Canadiens à la recherche d’emploi. Au total, 53 500 personnes sont entrées dans le marché du travail en août, mais seulement 35 800 ont réussi à se trouver du travail, laissant environ 17 800 sans-emploi de plus au Canada qu’en juillet. Conséquemment, le taux de chômage a grimpé de 8,0 % à 8,1 % entre juillet et août 2010.
Le taux de chômage « réel », qui comprend les travailleuses et travailleurs découragés et ceux qui travaillent à temps partiel indépendamment de leur volonté, s’établissait à 11,6 % en août 2010, un taux considérablement plus élevé qu’en octobre 2008, avant la « Grande récession », quand il se chiffrait à 8 %. Le Canada compte 373 000 sans-emploi de plus qu’à l’automne 2008, une augmentation de 32,8 %.
Malgré la hausse du nombre d’emplois à temps plein en août 2010 (+79 900), deux facteurs importants pour une reprise durable du marché de l’emploi ont chuté – le nombre d’employés dans le secteur privé et l’emploi total dans les industries produisant des biens (-39 000 et -8 200). Encore plus inquiétant est que l’emploi dans le secteur manufacturier a atteint un des plus bas niveau jamais observé au cours des 30 dernières années en raison des 25 600 emplois disparus en août.