L’événement s’est déroulé en présence de Deborah Drisdell, directrice générale, Accessibilité et entreprises numériques à l’ONF, et d’André Picard, directeur général du Programme français de l’ONF de 2002 à 2004. Partenaire de la première heure, l’Office national du film a encouragé le développement du Wapikoni et contribué à sa consolidation en mettant à sa disposition plusieurs services professionnels.
« À l’ONF, nous sommes fiers d’avoir appuyé les débuts du Wapikoni mobile, fidèles à notre mission d’incubateur de talents et de soutien à l’innovation. Nous nous réjouissons de son 10e anniversaire et de son développement exceptionnel. Wapikoni est même devenu un exemple ailleurs dans le monde et fait ainsi connaître toute la richesse et la diversité de la création des jeunes autochtones. Ce succès remarquable se doit d’être souligné, ainsi que l’engagement constant de Manon Barbeau et de toute l’équipe », a affirmé Deborah Drisdell.
Aux côtés de Samian, porte-parole du Wapikoni, et de Kevin Papatie, réalisateur de la communauté anishnabe de Kitcisakik, Manon Barbeau a rappelé la figure emblématique de Wapikoni Awashish, décédée dans un accident de voiture en 2002. La jeune femme était sa proche collaboratrice alors qu’elle scénarisait un long métrage avec des jeunes de la communauté atikamekw de Wemotaci, près de La Tuque. « C’était une leader rayonnante, pleine de vie et de projets pour sa communauté. Qu’elle disparaisse alors que tant d’autres s’enlevaient la vie à Wemotaci m’apparaissait inconcevable. Le projet de film s’est arrêté et à la place nous avons mis notre énergie à concevoir le Wapikoni mobile. » a déclaré Manon Barbeau.
Enfin, ce fut aussi l’occasion d’inaugurer un tout nouveau studio mobile équipé des plus récentes technologies numériques. La roulotte et les nouveaux équipements ont été acquis grâce à une aide aux immobilisations du Ministère de la culture et des communications.
En dépit de coupes budgétaires sévères en 2011, le Wapikoni a su traverser la tempête et en sortir plus fort. Dix ans après sa création, la mission du Wapikoni ne cesse de s’élargir : formations pancanadiennes visant à créer des ponts entre les jeunes des Premières Nations en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan ; partenariats développés internationalement permettant aux participants de tisser des liens avec leurs frères et sœurs autochtones ailleurs dans le monde ; ateliers selon la méthodologie du Wapikoni mobile au Chili et au Panama, et en Bolivie et au Pérou en collaboration avec OXFAM Québec et des partenaires locaux.
Le Wapikoni a rejoint plus de 3 000 jeunes participants de 9 nations et de 25 communautés différentes. Ces jeunes ont réalisé plus de 600 courts métrages et 450 pièces musicales. Leurs œuvres ont remporté 80 prix et mentions dans de prestigieux festivals nationaux et internationaux. En 2012, le Wapikoni recevait à New York le prix Plural + Honorable Mention Award de deux agences des Nations Unies : l’Alliance des civilisations des Nations Unies et de l’Organisation internationale pour les migrations.
En complément des ateliers qu’il donne dans les communautés autochtones, le Wapikoni a permis aux jeunes autochtones de sortir de leur cadre de vie habituel et de développer leur « empowerment » et leur « leadership » en les faisant participer à de nombreuses activités axées sur la sensibilisation et les échanges intercommunautaires et interculturels.
Fidèle à ses engagements, le Wapikoni compte encore et pour longtemps poursuivre sa mission auprès des communautés autochtones.