Plus que jamais, l’ASSÉ s’inquiète des attaques des gouvernements et des forces policières à l’égard des droits et libertés. « Nos droits fondamentaux ne cessent d’être bafoués, et ce même après la grève », indique Justin Arcand, co-porte-parole de l’organisation. L’ASSÉ ne s’étonne pas du véritable portrait d’horreur que dressent les commissaires quant à l’utilisation disproportionnée de la force lors du printemps 2012. « Sans surprise, la commission a observé des dizaines d’écarts policiers : violence démesurée, censure médiatique, non-respect des lois et règlements, camouflage de matricules, et on en passe », note M. Arcand. « Il n’est pas étonnant de voir recommander la diminution ou même l’arrêt complet d’utilisation d’armes à projectiles, de gaz lacrymogènes ou de grenades assourdissantes. »
Parallèlement, l’ASSÉ dénonce la volonté de baliser le droit de grève étudiant, énoncée dans les toutes premières recommandations du rapport. « S’ingérer dans le fonctionnement des associations étudiantes en voulant imposer le vote secret, c’est inacceptable », s’exclame Justin Arcand. Par le passé, la tentative d’outrepasser les assemblées générales par un vote secret a souvent empêché la tenue d’un débat ouvert entre étudiants et étudiantes, et a ainsi nui au processus démocratique. Du même souffle, l’ASSÉ déplore que la Commission reconnaisse une légitimité aux encerclements et aux arrestations de masse, pratique qui, rappelons-le, a valu au Canada des réprobations de l’ONU en 2012 et maintes fois auparavant. « Réformer les arrestations de masse et les souricières, ce n’est pas une solution. Il faut les interdire, point à la ligne », tranche M. Arcand.
L’ASSÉ ne se méprend pas quant à la portée du rapport de la Commission. « Il ne faut pas se faire d’illusions », note M. Arcand, « avec une commission sans aucun pouvoir autre que la recommandation, tout porte à croire que ce rapport n’aura aucun impact sur les abus policiers ». L’ASSÉ somme toutefois le gouvernement d’agir promptement. « Aujourd’hui, les libéraux doivent corriger leurs erreurs avant qu’il ne soit trop tard », conclut-il. Pour sa part, l’Association participera dans les prochains mois à la Commission populaire sur la répression politique (CPRP), et entend y présenter un mémoire et des témoignages.