Tiré du blogue de l’auteur.
Le réseau éco-syndicaliste est né en 2021 à la suite d’un appel signé par plus d’une centaine de syndicalistes. C’est un réseau intersyndical qui fait le lien entre syndicalisme et écologie, entre justice sociale et justice environnementale, à partir des premier.es concerné.es, les travailleurs et travailleuses eux mêmes.
Aujourd’hui plus que jamais, la mobilisation de toutes les forces progressistes, à commencer par les forces syndicales, alliées aux forces de l’écologie, dans un front populaire uni, est indispensable pour faire barrage au rassemblement national et l’empêcher d’accéder au pouvoir dans les institutions, mais aussi dans la rue, sur nos lieux de travail, dans nos écoles, dans nos vies.
Depuis 3 ans, nous avons été aux côtés des travailleurs et des travailleuses les plus concernées par les questions sociales écologiques : soutien à la mobilisation des salarié.es de l ONF, tribune et aide logistique aux salarié.es des déchets pendant la réforme des retraites, participation active à la mobilisation des travailleurs sans papiers face à la loi immigration, soutien aux agricultrices et agriculteurs en colère face à l agro-industrie et aux supermarchés, soutien aux travailleurs de la logistique, campagne sur les accidents et les morts au travail avec les travailleurs de la construction, notamment dans la demande de justice pour Amara Dioumassy sur le chantier d’Austerlitz.
Ces salarié.es sont à la fois les premiers acteurs et les premier.es impacté.es par la destruction du vivant causée par l’activité humaine. Soumis à l’agrobusiness qui tue la terre et qui finira par tous nous affamer si nous ne faisons rien, les travailleurs et travailleuses agricoles sont aussi les premières victimes des cancers liés aux pesticides. Les salarié.es des déchets et de la propreté se mettent chaque jour en danger pour rendre vivables nos villes, face aux conséquences terribles de la croissance infinie qui engendre un telle production de déchets qu’elle pollue l’eau, le sol, et l’ensemble de la vie. Une semaine de grève des éboueurs et tout notre système sanitaire s’affole. Les travailleurs de la construction sont les premiers témoins de l’artificialisation des terres, mais aussi les premières victimes des accidents, morts au travail et maladies professionnelles liées aux produits toxiques et à l’usure des corps.
Ces trois secteurs d’activité : agriculture industrielle, déchets, construction, ont un impact considérable sur la qualité de l’air, de l’eau et des sols dont dépend notre survie pour boire, manger, et respirer. On ne fera pas d’écologie sans le monde du travail. C’est évident. C’est la raison d’être du RES.
On constate aussi que ces secteurs, les plus pénibles, sont particulièrement concernés par la division raciale du travail et le racisme environnemental : les travailleurs agricoles, des déchets, de la propreté, de la construction, sont souvent immigrés ou descendants de la colonisation française. Avec la catastrophe climatique, certain.es sont déjà des réfugié.es climatiques. Ils seront aussi les bouc émissaires et les premières victimes des actes racistes qui se multiplieront si l’extrême droite arrive au pouvoir.
Aujourd’hui l’extrême droite a gagné en partie la bataille des idées : elle reprend à son compte le slogan du front populaire de 1936 : pain, paix, liberté. Face aux ravages du néolibéralisme, elle promet aux travailleurs pauvres, aux laissé.es pour compte, que la vie sera plus facile si les entreprises produisent plus, et si les gouvernants instaurent la préférence nationale et le racisme en acte, renforcent la liberté d’opprimer.
– L’extrême droite au pouvoir, c’est le productivisme à outrance, le soutien à l’agrobusiness, aux énergies fossiles, à la destruction de la planète
– C’est la répression syndicale et politique, la casse du code du travail, l’impunité face aux discriminations
– C’est enfin le soutien à toutes les forces réactionnaires dans la rue et dans nos vies, les ratonnades, la peur de l’autre
Plus que jamais, il est indispensable que le syndicalisme, les forces de l’écologie et les forces anti racistes se conjuguent pour lutter contre l’extrême droite, dans la rue, dans les urnes, dans les entreprises, mais aussi dans dans la bataille des idées, avec nos familles, nos collègues qui sont tentés par les sirènes de Bardella.
Pour toutes ces raisons, le RES se tient aux côtés des travailleurs, travailleuses et des forces progressistes ce samedi 15 juin, mais aussi dans toutes les initiatives qui se tiendront par la suite.
L’assemblée de rentrée du RES aura lieu le samedi 21 septembre à Paris, et nous déterminerons ensemble, en fonction de la situation politique, la meilleure façon de contribuer à la lutte pour le respect de l’égalité des droits, du monde du travail et de la planète, notamment à travers les questions de racisme et de santé au travail.
Le RES, le 15 juin 2024
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