Le FRAPRU estime que la diminution du nombre de nouveaux logements sociaux pénalisera les citoyennes et les citoyens qui travaillent, souvent depuis des années, sur des projets concrets de coopératives d’habitation et de logements sans but lucratif. Il juge aussi qu’elle enlèvera beaucoup de marge de manœuvre aux villes dans le domaine du logement social. « Qu’est-ce qu’une ville comme Montréal qui compte 102 500 ménages locataires payant plus de la moitié de leurs revenus en loyer et 25 000 ménages sur sa liste d’attente pour un HLM pourra faire avec 550 logements ? », se demande François Saillant.
Les limites du supplément au loyer
Le FRAPRU considère par ailleurs que les 1000 unités de supplément au loyer aussi annoncées aujourd’hui ne remplaceront jamais la perte de 1500 logements dans AccèsLogis. « Le supplément au loyer - marché privé ne crée pas de nouveaux logements alors qu’il en manque encore pour les grandes familles surtout à Montréal et en Abitibi. Il ne permet pas d’améliorer la qualité des logements puisqu’il consiste à louer des appartements dans leur état actuel. Il ne permet pas de lutter contre la gentrification des quartiers anciens ou de contribuer à leur revitalisation. Il ne représente surtout pas une aide aussi permanente que le logement social, puisqu’il est d’une durée de cinq ans », déplore le coordonnateur du FRAPRU.
Des craintes
Le FRAPRU craint que l’annonce relative à AccèsLogis soit la dernière concernant ce programme. « Les interventions répétées du ministre Pierre Moreau laisse malheureusement craindre le pire pour l’avenir de ce programme qui, à la fin de mars 2015, avait permis le financement de près de 27 000 nouveaux logements sociaux à travers le Québec », conclut François Saillant.