Communiqué du 16 mars 2011
Selon la Coalition, un moratoire sur toute transformation de la vocation sociale et communautaire du Centre 7400 doit être mis en place, puisque le promoteur ne respecte pas la Stratégie d’inclusion de logements abordables de la Ville de Montréal. De surcroît, elle dénonce qu’aucun support ne soit réellement accordé aux groupes communautaires qui logent actuellement au Centre 7400. Rappelons que ces groupes ont reçu un avis des Clercs St-Viateur les avisant qu’ils devront avoir quitté les lieux à compter du 30 juin.
Un projet qui ne respecte pas les politiques de la Ville
LE CENTRE 7400 NE DOIT PAS ÊTRE TRANSFORMÉ EN 302 CONDOS DE LUXE
Soutenue par une pétition de plus de 550 signatures, la Coalition des AmiEs du 7400 St-Laurent et ses 29 organismes membres reçoivent aujourd’hui l’appui de Françoise David et du FRAPRU.
« Il est impensable de mettre fin à la vocation sociale et communautaire du Centre 7400 pour en faire un projet qui ne répond absolument pas aux besoins résidentiels du quartier », précise Gaël Morin de l’Association des locataires de Villeray (ALV).
La Coalition affirme mal comprendre comment les élus municipaux peuvent manquer à ce point de cohérence en acceptant un projet de 302 condominiums, destiné à une population très bien nantie. On oublie sciemment les besoins en habitation de la population de l’arrondissement, alors que le minimum de 15% de logement social n’y est même pas prévu.
« La Ville de Montréal et l’arrondissement Villeray/Saint-Michel/Parc Extension (VSP) trahissent la stratégie municipale d’inclusion et abandonnent les habitants d’un de ses quartiers centraux aux forces du marché, en excluant le logement social de cet important site », ajoute Marie-Josée Corriveau, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), présente à la conférence de presse.
Selon Habiter Montréal, 17,3% des ménages locataires de l’arrondissement VSP consacrent plus de 50% de leur revenu au loyer et 37,1% plus de 30%. En fait, seulement 5,4% des logements occupés y sont des logements sociaux, proportion inférieure à la moyenne montréalaise de 7,1%.
Encore appelé l’Institut des sourds et muets par les résidents du quartier, le Centre 7400 est une institution unique en son genre. « Il offre des locaux à prix raisonnable pour des groupes à vocation sociale, communautaire et éducative. Il est une source de grande fierté pour les citoyens, notamment pour les membres des communautés sourde et malentendante », rappelle Andrés Fontecilla de la Coalition.
La Coalition déplore que les groupes locataires du Centre 7400 soient laissés à eux-mêmes dans ce projet qui occulte toute la dimension sociale et communautaire du Centre. « Comme le soulignait le rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), nous regrettons qu’il n’y ait pas eu d’étude d’impacts, de plan de relocalisation et de responsabilisation des instances municipales pour la trentaine de groupes locataires du Centre 7400 », affirme Albanie Morin, de l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction, un organisme locataire du Centre 7400.