Les organisations syndicales ont fait leurs devoirs bien avant cette échéance et font valoir en négociation des demandes essentielles afin de permettre aux services publics d’affronter les difficultés à venir en matière de renouvellement de la main d’œuvre. Notons que 15 000 travailleuses et travailleurs des services publics seront admissibles à la retraite chaque année d’ici 2020.
Les demandes salariales du Front commun sont de l’ordre de 4,5 % par année, pour une convention collective d’une durée de trois ans. Elles s’expliquent ainsi : 2 % par année pour combler le retard de la rémunération globale identifié par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) ; 2 % supplémentaires pour maintenir la parité salariale avec les autres salariés québécois au cours de la durée de la convention et afin d’assurer une protection contre la hausse du coût de la vie et, enfin, un montant fixe équivalent à 0,5 % du salaire moyen afin que la croissance économique du Québec puisse bénéficier aux employés de l’État.
« Les offres déposées par le gouvernement sont inacceptables. Loin de régler les problèmes identifiés par le CNSS comme la pénurie de main-d’œuvre dans le soutien scolaire, elles menacent de les exacerber. Le Conseil du trésor nous méprise en minimisant l’ampleur du retard salarial. Lorsque l’on sait que 62 % des emplois du soutien scolaire sont des postes temporaires ou à temps partiel occupés par une écrasante majorité de femmes, on ne peut que dénoncer cette discrimination de la part du président du Conseil du trésor Martin Coiteux. L’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs du soutien scolaire est inadmissible : par exemple, le salaire brut moyen des éducatrices en service de garde - qui accomplissent un travail essentiel d’éducation et de socialisation des enfants québécois - n’est que de 21 000 $ », s’insurge Johanne Plourde, présidente du CNSS.
Pour dénoncer ce mépris libéral et les fausses idées diffusées sur nos conditions de travail (sécurité d’emploi, salaire), nous distribuerons tous les matins des tracts aux stations de métro, nous afficherons notre réalité au passage des automobilistes du pont Jacques-Cartier, nous ferons des piquetages symboliques devant nos lieux de travail le 1er mai avec les enseignants et les professionnels tout au long de la journée, en dehors de notre temps de travail.
« Nous demandons au gouvernement de faire preuve d’ouverture et de négocier de bonne foi. Alors que ses demandes sectorielles sont pour certaines inacceptables, les demandes du CNSS visent à outiller les services publics pour faire face aux défis de demain. Nos membres ont une priorité : assurer l’avenir des services publics et des générations futures. C’est pourquoi ils se mobilisent cette semaine », souligne Johanne Plourde.
À propos
Le Conseil national du soutien scolaire (CNSS) du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB-Québec), représente les employés de soutien administratif et technique des commissions scolaires Marguerite-Bourgeoys (SEPB-579), Marie-Victorin (SEPB-578), Sir Wilfrid-Laurier (SEPB-577), Riverside (SEPB-576) et New Frontiers (SEPB-576). Soit 8 000 personnes dans plus de 25 corps de métiers, allant des éducatrices en service de garde aux secrétaires d’écoles, en passant par les agentes de bureau ou les techniciennes en éducation spécialisées.