C’est autour de la nécessité de briser le silence que la manifestation a pris corps. En vue de les remettre à la Ministre Vallée, les femmes ont d’abord écrit ce que personnellement elles veulent dénoncer sur un morceau de papier qui a été déposé dans une boîte en forme de micro : un micro pour mieux porter la voix. Ensuite deux banderoles ont été dévoilées et une courte présentation a été faite pour montrer qu’il faut écouter les femmes victimes de violence, voir les effets, et dénoncer les situations : un peu comme les trois petits singes qui se bouchent les oreilles, la bouche et les yeux. Les femmes ont ensuite piétiné la banderole noire ayant pour thème la violence faite aux femmes pour montrer leur volonté de lutter contre cette injustice.
Ensuite, la soixante de femmes présentes s’est dirigée vers le Palais de justice. Là, une femme a témoigné de la nécessité de briser le silence pour vivre une vraie vie au soleil (voir le texte ci-dessous. Ensuite un deuxième discours a porté sur les revendications des femmes concernant la violence et le système de justice. La violence faite aux femmes était analysée comme phénomène social, comme une injustice faite aux femmes. Enfin, la troisième intervention a fait le lien entre la violence faite aux femmes, la Chartre mondiale des femmes adoptée en 2004 au Rwanda et toutes les violences que subissent les femmes dans le monde. Les différentes Marches mondiales des femmes ont bien mis de l’avant les liens entre le patriarcat, le capitalisme et les violences faites aux femmes. Ainsi tant que toutes les femmes ne seront pas libres, que les sociétés ne seront pas exemptes de violence, les femmes marcheront.
Pour conclure cette mobilisation, les femmes ont accroché aux portes du Palais de Justice une banderole dénonçant la violence faite aux femmes et ont entonné une petite chanson dénonciatrice sur l’air du Roi Dagobert.
Une belle manif que les femmes ont appréciée autour d’un bouillon de poulet bien chaud malgré le petit vent. Mais il est clair qu’il faudra continuer les mobilisations et que le silence est loin d’être brisé.
Ginette lewis
Les femmes du monde violentées
Les femmes violentées
J’ai peur, J’ai peur
Je suis encore en vie
Entends-tu mon cœur battre
J’ai peur, J’ai peur
Les cris, les coups, les mots durs font peur,
détruisent mon intérieur
J’avais besoin d’être entendue
J’avais besoin d’être crue
J’avais besoin d’être écoutée
J’aurais voulu être aimée AU lieu d’être violentée
J’Avais peur, j’avais peur
Mon cœur aujourd’hui a repris goût à la vie
Libre d’être qui je suis sans peur
avec les années J’ai appris à me faire respecter et non violentée.
Plus jamais la violence faite à toutes les femmes du monde entier
Maintenant je ne suis plus victime.
Yolande Boily
Le 6 décembre 1989, 14 femmes ont été victimes de violence. Ces femmes ont été victimes de violence parce qu’elles étaient des femmes.
Capsule #1 de la Campagne des 12 jours d’actions pour l’élimination de la violence envers les femmes 2014.
12joursactioncontrelaviolence.ca