Un rapport du comité confédéral de la santé et de la sécurité au travail, déjà soumis au bureau confédéral, sera déposé à cet effet.
Dans son discours d’ouverture, la présidente de la CSN Claudette Carbonneau, a indiqué que même dans un État doté de lois sur la santé-sécurité, trop de décès causés par l’exposition à l’amiante surviennent encore chaque année (en moyenne 90), principalement dans le secteur de la construction et dans certains métiers d’entretien.
« Le Québec, comme plusieurs sociétés industrielles avancées, a été secoué par l’usage d’une ressource qui sème la mort. Aujourd’hui, l’amiante qui n’est à peu près plus utilisée ici, est destinée à l’exportation vers les pays en développement comme l’Inde. Si les conditions de santé-sécurité ne viennent pas à bout de ces maladies mortelles au Québec, il est difficile de prétendre à une utilisation sécuritaire de l’amiante dans les pays en développement », a souligné la leader syndicale.
À l’heure où le gouvernement du Québec est appelé à statuer voire même à appuyer financièrement un projet de relance de la mine Jeffrey à Asbestos, la CSN recommande :
* De ne pas appuyer de nouveaux projets d’expansion des mines d’amiante québécoises ;
* D’engager avec ses partenaires syndicaux des discussions en vue de proposer un calendrier et un programme de transition et de reconversion pour les personnes travaillant dans cette industrie, le tout dans une perspective d’enclencher les débats qui s’imposent avec nos gouvernements sur le bannissement de l’amiante ;
* D’exiger du gouvernement du Canada l’inclusion de l’amiante dans la liste des produits dangereux prévue dans la Convention de Rotterdam, et de continuer à faire pression sur le gouvernement du Québec et la CSST en vue de renforcer et de promouvoir les normes de santé-sécurité en regard de l’amiante pour maximiser la prévention dans l’industrie de la construction et dans les emplois d’entretien et de réparation.
En 1997, la CSN réitérait sa position pour l’usage sécuritaire de l’amiante chrysotile. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Plusieurs États, de même que l’Organisation internationale du travail, l’Organisation mondiale de la santé et la Confédération syndicale internationale à laquelle est affiliée la CSN, se sont prononcés pour le bannissement de l’amiante. « Le temps est venu d’actualiser notre position. Ce serait, je pense, faire honneur à ceux qui sont morts et qui ont lutté pour la santé-sécurité que de rappeler que la vie d’un travailleur aussi bien indien que québécois ne peut être sacrifiée au nom de l’emploi », de préciser Claudette Carbonneau.