Pourquoi dis-je que le gouvernement fédéral n’est pas le nôtre ? Tout simplement parce que ce gouvernement, celui du Canada, est mathématiquement élu aux trois quarts par des gens qui ne vivent pas au Québec, ne connaissent pas le Québec, et ne viennent pratiquement jamais au Québec. Le peuple du reste du Canada que ce gouvernement représente n’est ni moins bon, ni meilleur que nous, seulement et simplement, il n’est pas nous.
Que diriez-vous, au lieu des avions et des frégates militaires que le Canada nous impose d’acheter avec nos propres impôts, que nous nous dotions d’un monorail électrique interurbain ? Que diriez-vous, au lieu des prisons supplémentaires que le Canada nous imposera d’ouvrir avec nos propres impôts, que nous nous offrions la gratuité scolaire à l’université ? Que diriez-vous, au lieu d’aider le secteur automobile ontarien avec nos propres impôts, que nous fassions revivre le secteur forestier québécois, qui est plein d’avenir mais qui manque d’appui gouvernemental ? Que diriez-vous, au lieu des aides fiscales consenties aux pétrolières albertaines à même nos propres impôts, que nous investissions plutôt dans le développement d’énergies propres et renouvelables, au bénéfice du Québec et du monde entier ? Et que diriez-vous, au lieu d’un chantier naval à Vancouver et un autre à Halifax, payés à l’aide de nos propres impôts, que nous aidions le secteur aéronautique québécois à développer le nouvel avion commercial que la planète entière attend ?
Les exemples sont tellement nombreux et continueront de l’être tant que le Canada pourra gérer nos impôts à notre place.
Faites donc le test suivant avec un ami fédéraliste ou indécis. Choisissez la moitié de ses vêtements chaque matin, que ça aille ou pas en taille et en couleurs avec ce que lui a choisi pour l’autre moitié de son corps. Choisissez la moitié de ce qu’il y aura dans son assiette au déjeuner, au dîner, au souper, que ce soit digeste ou pas avec ce que lui aura choisi dans l’autre moitié de l’assiette. Choisissez la direction que son pied droit prendra quand il voudra marcher, même si c’est en sens inverse de ce que lui a décidé pour son pied gauche, quitte à lui faire faire un grand écart plutôt inconfortable.
Ça ne prendra pas tellement de temps avant qu’il vous dise de le laisser vivre. Alors pourquoi devrions-nous accepter collectivement ce qu’on refuserait assez vite sur le plan personnel ? Actuellement, c’est exactement ce qui se passe avec le Québec en tant que simple province d’un pays qui n’est pas le nôtre, et qui gère néanmoins la moitié des impôts et taxes que nous payons, nous impose ses lois et signe des traités internationaux en notre nom. Le reste du Canada n’accepterait jamais que le Québec lui dicte son destin. Pourquoi acceptons-nous encore qu’eux le fassent pour nous ?
L’un des principaux obstacles à la souveraineté, c’est sans doute le confort relatif des Québécois. Comme le disait Lévesque, le Canada, ce n’est quand même pas le goulag. Mais ce n’est pas aux pays pauvres qu’il faut se comparer, en se disant qu’on est mieux ici, même en tant que simple province. C’est à notre propre potentiel qu’il faut se comparer, et là, on réalise rapidement que nous sommes beaucoup moins que nous-mêmes tant que quelqu’un d’autre décide à notre place, selon ses intérêts et pas les nôtres. Nous sommes rendus là : la souveraineté, c’est maintenant qu’il faut la faire.
Cette année à Noël dans vos chaumières, il faut parler de politique avec vos familles. Ceux qui vous diront qu’ils sont tannés d’entendre parler de politique prétendent peut-être que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Quelles que soient leurs « autres » priorités : les urgences bondées dans les hôpitaux, la lutte au décrochage scolaire, le béton et les routes, l’économie, la réforme des institutions, dites-leur que tout ça, c’en est de la politique et que la souveraineté est intimement liée à chacune de ces priorités. Parce qu’on ne règlera jamais aussi bien nos problèmes que le jour où nous déciderons nous-mêmes de nos solutions avec tous nos outils en main. Nous sommes rendus là : la souveraineté c’est maintenant qu’il faut la faire.
Dites-leur que la politique, la vraie, elle est emballante et pleine de ce que plusieurs appellent des projets de société : devenir, tous que nous sommes, des cofondateurs d’un pays ; nationaliser nos ressources naturelles, puisqu’elles nous appartiennent ; instaurer la gratuité scolaire pour favoriser notre ressource la plus renouvelable : nos cerveaux. S’il est une ressource qui a fait de nous l’une des nations les plus prospères au monde, c’est bien nos cerveaux. Autre projet emballant : construire un monorail de technologie québécoise pour relier tous les grands centres urbains du Québec et rapprocher toutes nos communautés les unes des autres, malgré notre territoire gigantesque. Montréal-Québec en 90 minutes, beau temps mauvais temps, en plus de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre puisque ce monorail sera mû par de l’énergie québécoise propre : l’électricité. Dites-leur aussi que la politique, la vraie, elle respecte la population et ne la considère pas comme une simple marchandise électorale. Option nationale veut faire, et fera, de la vraie politique.
Je suis extrêmement fier d’embarquer dans un si beau projet avec vous. Et ce projet, il est nécessaire, parce qu’on ne peut pas accepter que l’histoire du Québec se poursuive avec un gouvernement libéral qui nous donne à ceux qui l’ont maintenu en place. On ne peut pas accepter que l’histoire du Québec se poursuive avec un François Legault qui renie ce qu’il pense lui-même, par simple opportunisme politicien. Un vrai leader fait l’effort d’expliquer pourquoi il pense qu’une idée est la meilleure pour ses concitoyens, plutôt que de dire paresseusement « okay d’abord, n’en parlons plus ». Ne méritons-nous pas beaucoup mieux comme renouveau ?
Et à ceux qui se demandent pourquoi le Parti Québécois est à la dérive, c’est peut-être parce que ce sont les courants qui dictent la position de son gouvernail… Je demeure convaincu que chacun des députés et des militants du PQ est aussi souverainiste que nous, mais c’est l’institution elle-même qui est tout sauf claire sur l’option. On ne convainc pas en doutant. On convainc en démontrant et en persistant. Et surtout on convainc en ayant confiance en notre capacité de convaincre.
On ne peut donc pas commencer une phrase en disant « la souveraineté est urgente et nécessaire » et terminer la même phrase en disant « on la fera si le moment est opportun ». Pour moi, le moment opportun pour être libre a toujours été et sera toujours maintenant.
Il y en a qui s’inquiètent des soi-disant conditions gagnantes ? A mon sens, le simple fait de ne pas être souverain est une condition gagnante suffisante pour vouloir le devenir.
Donc après le party ce soir, notre tâche à tous, c’est de convaincre. Une ou deux ou cinq personnes à la fois, qui à leur tour en convaincront une ou deux ou dix. Chacun dans vos familles et parmi vos amis ou collègues, vous avez plus de pouvoir qu’un député de l’Assemblée nationale pour démontrer les avantages de nous gérer nous-mêmes. Ce ne sont pas des députés qui feront la souveraineté du Québec, ni un quelconque sauveur. C’est la population du Québec, qui va tôt ou tard réaliser que la vie, c’est beaucoup mieux que la survie. Et qu’au lieu de se demander périodiquement si on va pouvoir perdurer en français en Amérique du Nord, la normalité serait de se demander dans quelle direction on veut prospérer et comment on veut promouvoir cette langue, unique sur le continent.
La souveraineté n’est pas un rêve de poète romantique, même si manifestement ils sont ceux qui en ont vu la nécessité en premier. La souveraineté n’est pas non plus une fin en soi, c’est un moyen d’arriver à nos fins, puisque nous ne connaîtrons notre plein potentiel de développement que le jour où nous en contrôlerons tous les leviers, comme le font près de 200 pays dans le monde sans jamais regretter d’être maîtres chez eux.
Aux prises avec les mêmes questions que se posent les autres nations, le Québec doit définir lui-même ses orientations, avec ses propres forces et intérêts en tête. Quel que soit le domaine, quel que soit le dossier, quel que soit l’enjeu, c’est à nous de décider. Il faut assumer pleinement le fait qu’aucune autre nation ne peut juger mieux que nous de ce qui est bon pour le Québec. Il est donc futile de tenter d’améliorer les aptitudes d’un autre peuple à bien nous gérer.
L’idée de dessiner nous-mêmes notre avenir est bonne en toute circonstance, il ne peut donc pas y avoir de mauvais moment pour la mettre de l’avant. En d’autres termes, il n’y a pas de mauvais timing pour parler de souveraineté, peut-être n’y a-t-il que de mauvais messagers…
Et n’oublions jamais, mes amis, que tout ce que le Québec peut réaliser comme simple province d’un autre pays, un Québec souverain le pourra aussi. À l’inverse, il y a tellement de choses que nous pourrions faire, comme pays souverain, que notre statut provincial nous empêche de faire. La conclusion s’impose, il est grand temps que nous nous assumions en tant que peuple et que nous prenions notre avenir en main. Nous sommes rendus là : la souveraineté, c’est maintenant qu’il faut la faire. Du fond du cœur, merci à vous d’y travailler avec Option nationale.
(tiré du site de l’Option nationale)