Faut-il le rappeler, une étude de 2012 menée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) démontre clairement que la discrimination raciale est toujours bien présente dans le secteur de l’emploi au Québec. Il ressort de cette étude qu’un Tremblay ou une Bélanger a au moins 60 % plus de chance d’être invité à un entretien d’embauche qu’une Sanchez, un Ben Saïd ou un Traoré.
Projet de loi 77
Selon la CSN, le projet de loi 77, qui vise à remplacer l’actuelle Loi sur l’immigration au Québec, n’améliorera pas les choses. Il promeut une vision purement économique et utilitariste de l’immigration. « Ce projet de loi ne propose aucune mesure pour enrayer la discrimination systémique que vivent les personnes immigrantes, notamment les femmes, particulièrement en emploi. Il ne s’attaque pas non plus aux programmes de travailleurs étrangers temporaires, programmes pourtant déclarés discriminatoires par la Commission des droits de la personne parce qu’ils placent ces travailleurs dans une situation de grande vulnérabilité », déclare le secrétaire général de la CSN, Jean Lortie
Selon une enquête menée en 2012 par la Commission des normes du travail, les personnes immigrantes forment le tiers du personnel des agences de travail temporaire. « C’est dire qu’un bon nombre d’immigrants sont réduits à occuper un emploi précaire, mal rémunéré et pour lequel ils sont souvent surqualifiés, parce que la société québécoise ne reconnaît pas leurs diplômes et qualifications », déplore M. Lortie.
La CSN tient aussi à dénoncer le racisme et la discrimination dont sont victimes les autochtones. « Les problèmes sont pourtant documentés : discrimination en matière d’emploi et de logement, pauvreté, conditions de vie déplorables, femmes autochtones disparues ou assassinées, etc. Un plan d’action pour contrer le racisme et la discrimination envers les autochtones a fait l’objet de consultations en 2013, mais n’est toujours pas adopté ! Le gouvernement doit agir et vite », conclut Jean Lortie.