Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

La course à la direction du NPD : un glissement vers le Centre ?

Pour la première fois, le Nouveau Parti démocratique (NPD) tient maintenant une course à la direction qui consiste à bien choisir une dirigeant-e de l’opposition officielle, et une personne qui peut, avec une certaine crédibilité, prétendre dans un horizon pas trop lointain devenir le prochain premier ministre du Canada. Le NPD fédéral devrait être sous les feux des projecteurs comme jamais auparavant, mais il ne l’est pas. Que ce soit d’abord le résultat de la dynamique de la course à la direction ou à cause du désintérêt des médias dominants pour le NPD n’est pas évident, mais les deux facteurs sont évidemment en jeu.

Cet article est paru sur le site de New Socialist
(traduction Bernard Rioux)

Une partie du problème, c’est qu’il y a trop de concurrents, quatre ou même cinq prétendants réels, plutôt que deux rivaux principaux clairement identifiés. Non seulement les débats ont été accumulés où il y a trop de candida-t-es ont trop peu de temps pour parler, mais les divergences politiques entre ces derniers n’ont pas été mises en évidence.

La raison principale de ceci est que la trajectoire politique du NPD a été consolidée par Jack Layton et par sa percée électorale de 2011. L’héritage de M. Layton est d’avoir fait du NPD une machine électorale modernisée et professionnalisée. Idéologiquement, comme je l’ai écrit précédemment, « le NPD sous Layton a accéléré son éloignement de la social-démocratie." N’ayant aucun plan significatif de réforme du capitalisme, le NPD a été réduit à une formation de centre-gauche. Dans cette course à la direction, la base idéologique ou programmatique du parti n’est pas remise en question et personne ne remet en cause le positionnement modérément progressiste de centre-gauche du parti. Pas étonnant que cette course ait été largement considérée comme un peu endormante.

Plutôt que d’interroger les candidat-e-s ou la course à la direction elle-même, la plupart des médias semble avoir, avec plaisir, retourné à la thèse que les Libéraux et Bob Rae sont redevenus la principale alternative au gouvernement conservateur. Pourtant, malgré ce que nous avons entendu (ou pas entendu) par le biais des médias traditionnels, la course à la direction du NPD fédéral est pleine de politicien-ne-s capables et de personnages intéressants.

Les candidat-e-s

Le premier candidat à entrer dans la course a été Brian Topp. Fondamentalement inconnu du grand public, Topp possède une vaste expérience en coulisse dans le NPD au Québec, en Saskatchewan et à Ottawa. Étroitement associé à Jack Layton, il est devenu le président du NPD en 2011. S’il n’avait pas participé à cette course à la direction du parti, il travaillerait à la préparation de l’intervention du NPD dans la prochaine élection provinciale en Colombie-Britannique. Le principal problème est qu’il n’a jamais brigué une charge publique à n’importe quel niveau. Inutile de dire que le saut à partir des coulisses du parti à la politique concrète n’est pas facile.

De nombreux observateurs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du NPD, ont fait l’hypothèse que la candidature de Topp à la direction était une attaque préventive contre le couronnement de son successeur le plus probable, Thomas Mulcair.

Réputé pour sa vivacité d’esprit et d’humeur, Mulcair a été le député néo-démocrate de la circonscription montréalaise d’Outremont depuis qu’il a remporté l’élection en 2007. Très rapidement après le décès de Jack Layton, une campagne de rumeurs négatives a commencé à viser Mulcair, sa personnalité abrasive et son incapacité à travailler avec les autres. Un ancien ministre du cabinet provincial d’un gouvernement libéral du Québec (dirigé par un ancien progressiste-conservateur, Jean Charest), M. Mulcair est un homme politique expérimenté et un débatteur redoutable.

Les dirigeantes femmes sont encore rares dans le monde de la politique canadienne qui est dominé par les hommes. Rappelons-nous que les Libéraux fédéraux n’ont même jamais envisagé de choisir une femme comme chef de file (sic). Pour de nombreux Canadiens, leur conception d’un dirigeant politique est encore fortement sexuée, ce qui dresse de nombreux obstacles aux femmes en politique. Ainsi, qu’avec huit candidat-e-s, il est remarquable qu’il y ait deux solides candidates : Peggy Nash et Niki Ashton. La question du genre n’est certainement pas négligeable au sein de cette course, mais ces deux candidates sont plus importantes pour d’autres raisons.

Pour Nash, l’aspect le plus novateur de sa campagne à la direction, c’est qu’elle est une syndicaliste. Croyez-le ou non, et en mettant de côté toutes ces images des médias sur la domination de ce parti par les syndicats, le NPD fédéral n’a jamais eu un syndicaliste comme Nash comme dirigeant. L ’ancien chef David Lewis était un avocat qui travaillait pour le mouvement syndical, mais les autres dirigants fédéraux du CCF-NPD ont été des prédicateurs, des enseignants ou des travailleurs sociaux. Nash est devenu une militante du mouvement syndical grâce à son travail en tant qu’agent d’Air Canada. Finalement, elle a fait son chemin dans son syndicat, et est devenue une négociatrice et une assistante du président du Syndicat des travailleurs canadiens de l’automobile. Députée de Toronto (de 2006 à 2008), elle a occupé le poste de présidente du parti avant de revenir à la Chambre des communes en 2011.

La campagne à la direction Niki Ashton a été plus remarquable car elle est âgée de 29 ans (ou comme elle le souligne, elle aura 33 ans lorsque se tiendra la prochaine élection fédérale). Comme députée, elle représente dans le nord du Manitoba, la circonscription de Churchill depuis 2008. Elle est en fait l’une des députés les plus expérimentées dans la course. Son entrée dans cette course à la direction soulève des questions intéressantes et importantes sur les jeunes dans la vie politique, mais malheureusement, sa promesse d’une "nouvelle politique" reste assez vague.

Romeo Saganash est un Cri de Eeyou Istchee (Baie-James région de Québec) et un survivant des pensionnats. Élu en 2011 comme l’un des étoiles parmi les candidats du NPD au Québec, il est un nouveau député. Toutefois, il a une formation d’avocat et a été un éminent dirigeant crie depuis des années. Il a été impliqué dans la négociation de la Paix des Braves - l’accord de 2002 entre les Cris de la Baie James et le gouvernement du Québec - ainsi que dans l’élaboration de la Déclaration des Nations Unies sur les droits de des peuples autochtones.

De Colombie-Britannique, Nathan Cullen et un député qui a été l’objet de critiques très positives des médias pour ses performances, sa confiance et son sens de l’humour. En termes d’attitude positive et énergique, il est le plus laytonien. Malheureusement pour lui, sa proposition de coopération avec les libéraux et les Verts (à travers la tenue de courses à l’investiture communes) pour vaincre les Conservateurs est susceptible de limiter son audience. Cette proposition a permis que sa campagne attire l’attention, mais de nombreux néo-démocrates se demandent pourquoi ils devraient coopérer avec les Libéraux maintenant qu’ils ont enfin atteint la deuxième place. Avec ses performances et ses interventions lors du vote en Colombie-Britannique, il a clairement le potentiel d’occuper les premiers rangs parmi les candidats, mais sa position sur la coopération avec d’autres partis peuvent limiter ses chances de ramasser des votes du deuxième choix.

Martin Singh est un pharmacien de Nouvelle-Écosse. En tant que jeune adulte, il s’est converti à la religion sikh et il dirige actuellement la Commission foi et justice sociale du NPD. Comme homme d’affaires avec un MBA, Singh s’est décrit comme "un membre pro-business du NPD." Sa politique emblématique c’est le programme national d’assurance médicaments. Il est un candidat intéressant pour le direction du NPD et, bien qu’il soit incapable de vaincre dans cette course, il est surprenant que les médias ne lui donnent pas plus d’attention. D’autre part, il a le même manque d’expérience à un poste public que Brian Topp.

Enfin, Paul Dewar a été le député d’Ottawa-Centre depuis 2006. Il a été un professeur d’école primaire avant son entrée en politique. M. Dewar a été le porte-parole du NPD aux Affaires étrangères. Comme néo-démocrate moyen, il a été souvent mentionné comme appartenant à la meute des meneurs avec Mulcair, Topp et Nash. Toutefois, le principal inconvénient de Dewar est la faiblesse de ses compétences en français. Bien qu’il ait travaillé dur pour améliorer son français d’un débat à l’autre, on s’attend à ce que le prochain chef du NPD soit en mesure de parler couramment les deux langues officielles du Canada.

Politiques et de positionnement : on penche à droite

Dans une certaine mesure, le récit des grands médias sur une course ennuyeuse est compréhensible. Comme cela a été bien noté, il y a eu des affrontements très secondaires sur le terrain politique. Ce n’est pas de la course à la direction de 1995 à la suite de la dévastatrice défaite électorale de 1993) ou le Congrès de 2001 au cours duquel l’existence politique du NPD et son orientation future étaient en jeu. Le NPD fédéral a des faiblesses réelles, mais, dans son histoire, il est actuellement et clairement en position de force. M. Layton a amené le NPD au statut d’opposition officielle en déplaçant le parti vers la droite, en le professionnalisant et en capitalisant sur la faiblesse et l’incompétence des Libéraux. Le Parti que Jack a bâti ne changera pas son orientation de sitôt.

Il est difficile de placer les candidat-e-s sur un spectre politique fondée soit sur leurs politiques ou leurs engagements. Certains candidats ont publié des documents politiques, tandis que d’autres ont été moins prolixes. Beaucoup de ’politiques’ sont des listes de points de détails. En outre, les présentations des candidat-e-s ont été centrées sur les personnalités plutôt que des politiques et l’idéologie.

Il est probablement exact de dire que tous les candidat-e-s veulent plus d’argent pour les dépenses d’infrastructure (en particulier pour le transport et le logement abordables), les programmes sociaux (santé et les retraites) et les services publics (la formation post-secondaire ). Avec un tel niveau d’entente, il n’est pas étonnant les débats soient un peu endormant. En termes de politique étrangère, la plupart des candidat-e-s ont critiqué Harper, tout en déballant à peine plus que des platitudes.

Jusqu’à présent, Thomas Mulcair a peu fait pour définir son programme de politique ou pour clarifier ses convictions politiques. Peut-être essaie-t-il de faire le moins de vagues possibles et d’éviter la controverse. Son point principal en politique économique (en fournissant très peu de détails) est de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Sa rhétorique et son passé politique suggèrent qu’il se situe à la droite du NPD. Assez curieusement, il ne s’est pas senti obligé de définir son engagement face aux enjeux sociaux et démocratiques au-delà de politiques en matière de pensions et d’égalité des femmes.

Son silence au sujet de la campagne sur la Palestine a été particulièrement remarquable. Dans le passé, M. Mulcair a été un allié très fidèle d’Israël. En 2010, il a attaqué les positions de Libby Davies de Vancouver-Est qui avait soutenu la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre Israël et sa critique de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Au cours de cette course à la direction, M. Mulcair n’a pas été poussé à clarifier ses positions à l’égard du Moyen-Orient. On pourrait être tenté de dire que sous la direction de Mulcair, le NPD renforcerait son soutien à Israël. Bien que ce soit probablement vrai, il convient de souligner que sous la direction d’Alexa McDonough et de Layton, les critiques ouvertes d’Israël et les plaidoyers en faveur des droits des Palestiniens ont été généralement limités à quelques voix de la gauche, comme Davies ou l’ancien député Svend Robinson. Personne dans la course au leadership n’a été confrontée à Mulcair sur cette question.

Brian Topp a tenté de se positionner comme un solide et fidèle néo-démocrate, se situant à la gauche de Mulcair, se positionnant plus à gauche qu’il ne l’avait fait dans son livre « How we almost gave de Tories tthe Boot ». Par exemple, la politique fiscale Topp visant à augmenter les impôts sur le revenu des riches, à augmenter les impôts des entreprises et à augmenter les impôts sur les gains en capital et stock-options est soulignée, progressiste et détaillée. Dans le contexte des mouvements Occupy, l’accent est mis sur l’inégalité. Cela est politiquement opportun. Dans le contexte d’une course à la direction du NPD, peut-être cela révèle-t-il aussi une bonne lecture stratégique des positions des membres du parti.

Dans le même temps, il est difficile de définir clairement le positionnement de Topp. Il propose également la réduction des impôts des petites entreprises et il se présente comme un disciple du NPD de la Saskatchewan et de Roy Romanow sur la responsabilité fiscale. Cela a pris un tour particulièrement éclairant quand dans l’une de ses interventions sur le site du Globe and Mail il a vanté le programme d’austérité du gouvernement social-démocrate en Grèce.

Étonnamment, Topp est soutenu par certains de la gauche du NPD, et plus particulièrement les députés Libby Davies de Vancouver et Alexandre Boulerice de Montréal. Le soutien de Davies et Boulerice donne du crédit à la théorie selon laquelle Topp représente avant tout une alternative à Mulcair. Au printemps dernier, Boulerice a été l’un des deux députés néo-démocrates à approuver la campagne du Bateau canadien pour Gaza, mais par la suite Boulerice s’est rétracté et a retiré son appui suite à une demande de M. Layton.

Peggy Nash a généralement été considérée comme la candidate de gauche dans cette course à la direction. Elle a été soutenue par certains de la gauche du NPD, comme l’ancien député de l’Ontario Peter Kormos, mais elle a aussi le soutien de néo-démocrates du centre comme l’ancienne cheffe fédérale Alexa McDonough. Ses prises de position politiques soulignent l’importance de l’innovation industrielle et des exportations à valeur ajoutée et le retour à de vieux débats au sein du NPD sur une stratégie industrielle. En fin de compte, elle souligne « l’expérience réussie d’autres puissances industrielles : la Finlande, la Corée, le Brésil et l’Allemagne ». En d’autres termes, ce n’est pas une radicale (et encore moins une socialiste). Cette forme de politique industrielle comporte des limites importantes (à la fois écologique et en termes d’acceptation et de l’accent mis sur la compétitivité nationale) mais, au moins, elle vise à pousser le NPD à aborder de grandes questions économiques. En conséquence, elle a été approuvée par cinq économistes progressistes : Marjorie Griffin Cohen, Andrew Jackson, Gordon Laxer, Jim Stanford et Mel Watkins.

Paul Dewar a grandi à Ottawa, mais il a vécu pendant un certain temps au Manitoba et a de forts liens avec la puissante (et politiquement modérée) machine du NPD dans cette province. Étonnamment, Dewar aurait peut-être, plus qu’Ashton, le soutien des députés du Manitoba.

Comme Mulcair, la plupart des autres candidat-e-s (y compris Ashton, Cullen, Dewar, Saganash et Singh) n’ont pas vraiment présenté leur approche au niveau des grands enjeux économiques. Dewar et Topp ont parfois parlé des incitations fiscales pour les petites entreprises, ce qui faisait partie de la plate-forme du NPD aux dernières élections. Singh a une politique de soutien à l’entrepreneuriat. De même, Cullen a déclaré au comité de rédaction du Toronto Star qu’il est « pro-business."

L’orientation générale des prétendants pointe vers la droite ou vers le milieu de l’échiquier politique. Mulcair est un ancien libéral du Québec. Cullen veut coopérer avec les libéraux. Beaucoup veulent faire appel aux petites et moyennes entreprises et voient le NPD de Saskatchewan et du Manitoba comme des modèles. D’autre part, la gauche organisée au sein du NPD est faible. Les frais d’inscription de 15 000 $ a entravé la capacité du Caucus socialiste du NPD de présenter un candidat. Jusqu’à présent, le Caucus socialiste n’a soutenu aucun des candidat-e-s car aucun n’offre un possible tournant vers la gauche. À l’exception possible et partielle de Peggy Nash, c’est tout à fait exact. Il semble probable que la totalité des candidat-e-s pourrait accepter et adopter la déclaration de Brian Topp, qui a souligné dans une de ses prises de position, « croire que la combinaison d’une économie de marché avec un large éventail de droits sociaux définie la social-démocratie. » Une partie du langage du Mouvement Occupy (de 1% par rapport à 99%) est entrée dans la campagne, mais personne ne parle de bâtir un mouvement militant à la base.

Soutenir l’héritage de la modération de Layton

La percée massive, mais superficielle du NPD au Québec pèse lourdement sur les esprits de la plupart des néo-démocrates. Le parti est confronté au défi d’essayer de maintenir ces sièges au Québec tout en acquérant de plus larges soutiens dans le reste du Canada. Le bilinguisme français-anglais est devenue une nécessité pour la direction du NPD.

Robert Chisholm a appris cela et a abandonné la course à la direction. Dewar suit des cours mais cela est considéré comme un coup majeur contre lui. Topp et Mulcair sont à la fois issus de familles biculturelles (français-anglais) et sont parfaitement bilingues. Topp a grandi au Québec et a indiqué qu’il demanderait un siège au Québec. Saganash est également du Québec. Avec sa langue maternelle - Cris - il parle couramment le français et l’anglais. Mais c’est certainement Mulcair qui gagne davantage grâce à son poste en tant que député à Montréal et ancien membre du gouvernement du Québec. Il est clairement le député néo-démocrate le plus important. Pourtant, il n’est pas considéré comme de gauche dans la politique québécoise et n’est certainement pas associé au mouvement nationaliste au Québec. Mais il est moins vulnérable aux attaques de la droite du Canada, en particulier de celles des forces conservatrices et des médias dominants.

Politiquement, il y a beaucoup d’enjeux dans la course à la direction du NPD. Est-ce que le parti pourra trouver un porte-parole et un dirigeant capable de maintenir la dynamique électorale des années Layton ? Puis le NPD peut-il maintenir la marginalisation actuelle du Parti libéral ? Les néo-démocraties peuvent-ils renverser le gouvernement Harper à la prochaine élection ?

Le congrès à la direction a lieu le 24 Mars. Il y a des indications que la course peut connaître un second souffle. Le débat le plus récent à Halifax le 29 janvier dernier a montré quelques signes d’un véritable débat et de désaccords réels. Dans une certaine mesure, la course sera plus intéressante et les médias dominants (avec l’approche du congrès) vont être obligés d’y consacrer plus d’attention. Cependant, nous savons que le projet politique du NPD a été gravé dans la pierre. Le rôle du NPD comme un parti modérément à gauche sur le terrain électoral se poursuivra. Construire un mouvement militant, un mouvement socialiste, n’est pas dans leur plan.


Murray Cooke est membre du SCFP 3903, du Nouveau Parti démocratique et de l’Assemblée des ouvriers du Grand Toronto ».

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