Le Canada est à la fois un des pays les plus prospères du monde et un des États ayant contribué à la déstabilisation militaire et politique du Moyen Orient. Il a la responsabilité morale d’accueillir des réfugié-e-s. Or une telle opération humanitaire pose bien des questions pratiques, dont celle du logement. Selon Robert Pilon, coordonnateur de la FLHLMQ, « les HLM sont un des moyens à privilégier pour y répondre. Non seulement offrent-ils des logements financièrement accessibles, mais ils protègent également des pans de la population stigmatisée par divers préjugés contre la discrimination qui rend difficile l’accès à une habitation décente sur le marché privé. Ils sont par ailleurs des milieux propices à un soutien communautaire favorisant l’intégration la plus harmonieuse possible à la société d’accueil. »
Il existe des précédents à un tel choix politique. Au milieu des années 1970, le Canada a accueilli des milliers de réfugié-e-s vietnamien-ne-s quittant un pays ravagé par la guerre. Plusieurs ont trouvé à se loger dans des HLM et sont aujourd’hui, avec leurs enfants, partie prenante de la société québécoise.
Comme le nombre de logements accessibles pour les familles en HLM durant l’année 2016 sera inférieur à 1100 selon son estimation, la FLHLMQ considère que la mise à contribution de HLM devrait s’inscrire dans un plan plus large qui inclurait également le financement de nouvelles places du Programme de supplément au loyer dans des projets de logement social et sur le marché privé. Nous invitons en outre nos alliés des mouvements des coopératives et des OBNL d’habitation à prévoir la mise à disposition de logements vacants pour participer à l’accueil des 5 700 ménages réfugiés.
La FLHLMQ est un organisme communautaire regroupant depuis 1993 quelques 400 associations de locataires de HLM partout au Québec et œuvrant à l’avancement des droits et de l’engagement citoyen des locataires de HLM.