« La FTQ attendait des gestes forts pour mettre un frein à la dégradation du français au pays, malheureusement Ottawa accouche de vœux pieux en parlant des deux côtés de la bouche quant à la nécessité de promouvoir le français au Canada d’une part et l’anglais au Québec d’autre part. Ce n’est pas un secret, l’usage de la langue française a nettement reculé au pays et c’est cette langue qu’il faut valoriser. Cinquante ans après l’adoption de la Loi sur les langues officielles, on s’attendait à un peu plus de courage.
« La FTQ a toujours martelé que la survie du français passait notamment par le travail, là où l’on passe la grande majorité de notre temps. Nous savons que le défi est grand. Or, pour y arriver au Québec, il nous faut un seul système d’application de la loi. Laisser aux entreprises du Québec le choix du règlement (fédéral ou québécois) tel que proposé dans le projet de loi ne risque que de créer un cafouillage administratif et embourber les tribunaux à ce propos. Les travailleurs et travailleuses des entreprises de compétences fédérale et provinciale sur le territoire québécois doivent avoir les mêmes droits et l’application de leurs droits doit relever d’un seul maitre d’œuvre, soit l’Office québécois de la langue française (OQLF) », affirme le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.
Comme employeur, le gouvernement fédéral doit aussi donner l’exemple.
« Nous ne sommes pas dupes, ce n’est pas vrai que les deux langues officielles, le français et l’anglais sont sur un même pied d’égalité au Canada, parlez-en aux fonctionnaires fédéraux. Nos confrères et consœurs de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) et de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) vivent des situations clairement discriminatoires en ce qui a trait par exemple aux attributions de poste. Il faudrait nous expliquer sans rire comment un fonctionnaire travaillant au Québec doit être bilingue pour obtenir un poste supérieur alors que cette exigence n’est pas obligatoire pour un anglophone travaillant à Ottawa. Il faut que ça change et ce n’est pas avec ce projet de loi que cela se fera », ajoute Denis Bolduc.
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