En campagne intensive afin d’obtenir un soutien urgent des gouvernements à la presse écrite, des représentants de la FNC-CSN étaient les invités du Cercle de presse du Saguenay, accompagnés de Claude Dorion, directeur général de la firme MCE Conseils. Les solutions divulguées seront présentées au gouvernement Trudeau au cours des prochaines semaines. Sur le court terme, une aide financière doit être considérée sous la forme d’une bonification et d’une réforme des critères d’admissibilité du Fonds du Canada pour les périodiques (FCP) afin d’ouvrir un nouveau volet accessible notamment aux quotidiens.
En s’appuyant sur l’analyse de MCE Conseils, la FNC suggère que ce volet agisse sur la base de crédits d’impôt d’une valeur de 30 % des dépenses salariales des entreprises canadiennes dédiées à la presse écrite. En parallèle, la FNC-CSN estime nécessaire la création d’un comité de travail interministériel impliquant des experts et des gens de l’industrie. Celui-ci étudierait la possibilité d’élaborer une loi-cadre de l’information afin de créer une structure indépendante du gouvernement qui mettrait sur pied et encadrerait un fond destiné à la pérennité de la production d’information.
Actions urgentes et vision à long terme
La question essentielle de la chute des revenus publicitaires aux dépens des géants du Web demeure le cœur de la crise que vit l’ensemble des médias au Canada, estime Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN). « Nous devons trouver un nouveau modèle de financement des médias écrits à plus long terme, mais dans l’immédiat, nous devons nous assurer que nos médias puissent continuer d’opérer. Nous sentons qu’il y a une prise de conscience au sein de la population et une volonté que les gouvernements agissent dans l’intérêt de notre démocratie », insiste-t-elle.
Le rapport de la firme MCE Conseils propose d’ailleurs l’application de nouvelles approches pour la publicité de façon à opérer un partage plus équitable des recettes. « Au-delà de la question de l’équité avec les acteurs canadiens, les revenus provenant de publicités canadiennes qui sont diffusées sur Facebook, Google ou YouTube échappent à la fiscalité du gouvernement canadien puisque la Loi de l’impôt sur le revenu n’a pas été révisée depuis l’essor d’Internet. Les sommes générées par l’imposition des taxes de vente sur ces revenus, au même titre que tous les biens et services consommés au Canada, pourraient notamment être réinjectés dans l’industrie de l’information et dans des incitatifs pour l’achat de publicité sur les médias canadiens tout en générant des recettes au gouvernement », souligne Claude Dorion, directeur général de la firme MCE Conseils. Au cours des prochains mois, la FNC-CSN interviendra également dans le cadre de la révision de la Loi sur le droit d’auteur que l’information partagée sur le Web puisse bénéficier aux médias et aux journalistes qui produisent les contenus.
Un budget fédéral attendu
La FNC-CSN espère être entendue de la part du gouvernement Trudeau avant le prochain budget fédéral. Déjà, au Québec, environ la moitié des emplois du secteur de la presse écrite ont été perdus entre depuis 2009. Pour le journaliste Louis Tremblay, président du Syndicat des communications du Quotidien (CSN), la lutte pour la survie des médias prend une dimension particulière en région : « En Amérique du Nord, nous voyons que ce sont les médias régionaux qui sont les plus affectés. De nombreux hebdomadaires ont d’ailleurs fermé leurs portes au cours des dernières années et ça affecte nos communautés, parce que nos médias constituent un lien fort entre toutes les composantes de la vie régionale et contribuent fortement à la vitalité de nos régions. On ne peut pas laisser dépérir nos médias sans que ça n’affecte notre vie régionale et notre démocratie. »
La FNC-CSN, qui regroupe environ 6 000 salarié-es du secteur des communications et de la culture, demande aux citoyens de signer une lettre au gouvernement Trudeau à l’adresse suivante : http://www.fncom.org/presse-ecrite-peril/
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