« Le secteur de la construction réunit 175 000 travailleuses et travailleurs au Québec et représente 12,1 % du PIB québécois, souligne le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard. Depuis de nombreuses années, nous demandons la révision de la loi R20 afin d’assainir les relations de travail dans l’industrie. Nous nous attendions à plus de considération de la part des candidates et candidats aux élections. »
Le président de la CSN-Construction rappelle également que les organisations syndicales dans l’industrie exhortent depuis longtemps le gouvernement à instaurer des mesures anti-briseurs de grève et à appliquer la rétroactivité. « Les dispositions anti-briseurs de grève viennent équilibrer le rapport de force et favorisent la paix industrielle dans un secteur. De telles mesures s’imposent pour réduire la durée d’un conflit tout en respectant le droit fondamental de négocier des travailleurs, explique-t-il. Les employeurs ont beau jeu d’étirer la négociation. Car une fois l’entente signée, ils ne sont pas tenus de payer rétroactivement le salaire négocié. Cette situation, jumelée à la possibilité d’utiliser des travailleurs de remplacement durant un conflit, leur donne le gros bout du bâton. Nous demandons aux partis de se prononcer sur un tel déséquilibre. »
« Une véritable réflexion s’impose sur le processus actuel de négociation et de ratification des ententes, plaide également Pierre Brassard. Par souci démocratique, l’ensemble des travailleuses et travailleurs devraient avoir la même documentation et pouvoir voter au même moment. Or, certains groupes de travailleurs ne sont même pas convoqués en assemblée lorsque des ententes de principe sont conclues. Ils n’ont donc pas la chance de se prononcer sur leur contenu. Des mécanismes doivent être mis en place pour régler ces manquements démocratiques. »
Pierre Brassard conclut finalement à l’urgence de tenir des états généraux dans la construction. « Lorsque les travailleuses et travailleurs revendiquent leurs droits en déclenchant une grève, les lois spéciales ne tardent pas à tomber. Quand les personnes élues démontreront-elles autant d’empressement pour régler les problèmes de fond ? Elles doivent dès maintenant montrer que le sort des 175 000 travailleurs et travailleuses de l’industrie leur tient à cœur. Ça passe par des réponses à nos questions et par un engagement ferme pour des états généraux », conclut-il.
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