« Les gens doivent savoir que les réductions de services résultant des nouvelles compressions de 20 M $, la centralisation des laboratoires médicaux telle que prévue par le projet OPTILAB, et les atteintes à la mission des centres locaux de services communautaires (CSLC) sont des choix gouvernementaux visant à déresponsabiliser l’État et à privatiser notre système de santé, affirme le porte-parole régional de l’APTS, Sylvain Lirette. On veut nous ramener en arrière, à l’époque où une région comme la nôtre ne bénéficiait pas des mêmes services que les grands centres urbains. Il faut se mobiliser et s’opposer à ce recul qu’on veut imposer à notre région. »
Cette année, ce sont encore 118 postes professionnels et techniques qui seront abolis, une perte d’expertise considérable pour la région. « Le gouvernement nous a soumis à des années d’austérité avec des compressions à répétition, sans égard pour leurs répercussions. Et maintenant, il se targue d’avoir dégagé un surplus qu’il va utiliser pour faire des cadeaux ici et là à des fins électoralistes. Nous ne sommes pas dupes », renchérit la présidente nationale de l’APTS, Carolle Dubé. L’APTS appréhende que le gouvernement recoure à sa nouvelle marge de manœuvre financière pour jeter de la poudre aux yeux en réinvestissant dans les secteurs qu’il a en partie démantelés au cours des dernières années, mais cette fois en réorganisant les services de manière à faire une plus grande place au privé. « Le transfert de professionnels des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF) en est un exemple : on a laissé les listes d’attente s’allonger dans les CLSC, sous-financés, pour pouvoir prétendre que les GMF, privés et gérés par des médecins, feront mieux », constate la présidente.
Et même si l’Hôpital régional de Rimouski abrite le laboratoire qui desservira, outre le Bas-Saint-Laurent, toute la péninsule gaspésienne, il demeure qu’avec la réorganisation des laboratoires la région perdra les services de proximité dont bénéficiaient les autres municipalités de la région. « Pour quelle raison un patient d’Amqui devrait-il attendre son diagnostic plus longtemps en 2016 ? », questionne Sylvain Lirette. C’est pourquoi les élus municipaux de la région appuient l’initiative de l’APTS de réclamer un moratoire sur l’implantation du projet OPTILAB. L’organisation invite la population à signer la pétition le réclamant.
Le député de Rimouski, Harold Lebel, partage l’indignation des membres de l’APTS devant les effets dévastateurs des réformes imposées de façon autoritaire par le ministre Barrette et est aux côtés des syndiqués aujourd’hui pour inviter la population à défendre ses droits à des soins de santé et des services sociaux accessibles et de qualité.