Les compressions touchent plus gravement le secteur anglais de la Société, soit à hauteur de 82 millions de dollars contre 42 millions de dollars pour le secteur français. Les deux entités sont affectées à près de 50 % par la suppression de postes permanents qui sera effective dès le 30 avril prochain. Les 6 millions de dollars restants toucheraient les cadres de CBC/RC. Au service français des sports, 55 postes sont abolis sur un total de 75.
« Pour la CSN, ces nouvelles compressions qui impliquent une des plus importantes mises à pied de l’histoire de la Société viennent compromettre davantage la mission de l’unique diffuseur public canadien. Le plan de match du gouvernement de Stephen Harper, visant à démanteler CBC/Radio-Canada, se concrétise de jour en jour sans qu’aucune consultation publique n’ait eu lieu. À cet égard, nous comptons relancer ce débat sous peu afin de remettre très sérieusement en question cette orientation qui va à l’encontre de l’intérêt public », de déclarer Jacques Létourneau, président de la CSN.
« Il s’agit d’un jour très sombre pour la démocratie la population canadienne. La Société Radio-Canada contribue à ce qu’il y ait une couverture médiatique large et diversifiée d’un océan à l’autre, et ce, peu importe si elle est rentable ou non. Aujourd’hui, lors de son allocution devant les artisans de la Société, Hubert T. Lacroix, le PDG de CBC/Radio-Canada, a précisé que ces nouvelles compressions placeront le diffuseur public dans une position qui lui permettra de répondre minimalement aux exigences fixées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). Monsieur Lacroix a même souligné le fait qu’il devra peut-être interpeller le CRTC si jamais CBC/RC ne réussissait plus à répondre à ce minimum exigé par le mandat qui lui est confié », de déplorer Pierre Roger, président de la FNC-CSN.
« Ce nouveau coup de force de la part de la direction de CBC/RC mine un peu chaque jour tout le travail qui est fait pour répondre à la mission confiée au seul diffuseur public canadien. L’orientation commerciale toujours plus présente dans les décisions de la direction de la Société nous mène tout droit à l’échec. Ces dernières années, alors que le nombre d’employé-es ne cessait de diminuer, nous avons été témoin d’une augmentation du nombre de cadres. Aussi, alors que CBC/RC souhaitait atteindre ses objectifs financiers en plaçant de plus en plus de contenu publicitaire dans sa programmation, nous apprenons aujourd’hui que ces revenus ne sont pas au rendez-vous, ce qui occasionne les compressions imposées par la direction. Or, ces suppressions de postes permanents auront un impact direct sur les services offerts à la population, et ce, partout au pays », de dénoncer Alex Levasseur, président du SCRC.
« À titre d’exemple, la mise à mort de la couverture médiatique du sport amateur aura des conséquences importantes qui ne sont actuellement pas mesurées. Alors que nous venons tout juste de vanter la très grande qualité de la couverture des Jeux olympiques de Sotchi réalisée par CBC/Radio-Canada, la direction annonce qu’elle met un terme à cette activité. Cette couverture, qui relève directement du mandat de notre diffuseur public, assurait pourtant la promotion du sport chez les jeunes dont plusieurs se sont retrouvés sur les marches de podiums de plusieurs olympiades », de conclure monsieur Levasseur.
Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres oeuvrant dans les domaines des communications et de la culture.