L’éducation supérieure est une grande richesse pour la société. En cette période de rareté de la main-d’œuvre, pouvoir compter sur du personnel qualifié est encore plus important. Huit postes sur dix nécessitaient une formation postsecondaire dans la province en 2017. Le Québec ne peut pas se permettre d’échapper des talents !
Pour mener à bien sa mission d’éducation supérieure, le gouvernement doit pouvoir compter sur des enseignants chevronnés. Il doit également leur donner les moyens d’accompagner au mieux les étudiants sur le chemin de la réussite. Leur donner les moyens, cela signifie notamment embaucher les professionnels nécessaires pour les assister dans leur rôle, rappelle le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ). La réussite scolaire des jeunes, c’est un travail d’équipe !
Or, les professionnels sont de moins en moins nombreux dans les cégeps en raison des réductions de budget des dernières années. Parmi ceux-ci, des aides pédagogiques, des conseillers en services adaptés, des psychologues et des travailleurs sociaux ont notamment vu leurs heures de travail réduites ou même leur poste aboli. Malgré la fin de la période d’austérité budgétaire, la situation n’a pas été rétablie.
Durant ces mêmes années, le nombre d’étudiants ayant des besoins particuliers a grimpé en flèche, soit de plus de 1200 % entre 2007 et 2017. C’est énorme ! Forcément, les professionnels censés les épauler sont à bout de souffle. Les jeunes ne reçoivent pas toute l’aide nécessaire à leur réussite. Cette situation, jumelée à des conditions de travail peu avantageuses, nuit également à l’attraction et à la rétention des professionnels en éducation supérieure. Les postes sont de plus en plus difficiles à combler.
Le gouvernement doit démontrer l’importance qu’il accorde à l’éducation supérieure en valorisant le travail de ses professionnels et en injectant les sommes nécessaires pour répondre aux besoins grandissants.
Des investissements de 150 millions $ dans le réseau collégial ont récemment été annoncés par le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge. Le SPGQ salue ce premier pas nécessaire mais seule une faible partie de cette somme a servi à combler l’écart salarial avec des emplois comparables pour les personnes professionnelles. Cela suffira-t-il à maintenir et attirer des professionnels alors que le réseau universitaire offre une bien meilleure rémunération ?
Les besoins sont criants. Chaque dollar investi doit être utilisé judicieusement pour soutenir les étudiants vers le succès en offrant des services adaptés. Le milieu collégial a grandement besoin des compétences des professionnelles et professionnels.
Actuellement, à peine 63 % des cégépiens ont un diplôme en poche deux ans après la date qui était prévue pour la fin de leur programme. C’est trop peu ! Le Québec doit se donner les moyens de faire mieux afin de figurer parmi les pionniers de l’économie de demain. Investir en éducation supérieure et reconnaître le travail des professionnels et professionnelles des collèges est primordial. Il en va de l’avenir de notre société !
Line Lamarre
Présidente du SPGQ et responsable du dossier de l’éducation supérieure
Source
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
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