Daniel Boyer, président de la FTQ, Lucie Levasseur, présidente du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-Québec), Jean-Pierre Ouellet, président du Syndicat québécois des employées et employés de service, section locale 298 (SQEES-298), et Magali Picard, vice-présidente de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC-Québec), ont notamment fait part au ministre Gaétan Barrette de leurs craintes face à la vague d’austérité annoncée dans le dernier budget du Québec.
« Nous aimerions bien croire, a dit Daniel Boyer, que les coupes annoncées n’auront aucun impact sur les services à la population, mais cela nous apparait impossible. Ces coupes ne sont pas les premières, cela fait des décennies qu’on tente de faire plus avec moins avec les résultats que nous connaissons : les listes d’attente continuent de s’allonger, les salles d’urgence sont de plus en plus bondées et les médecins de famille sont toujours aussi difficiles à trouver. »
Négociations à venir
« Les travailleurs et les travailleuses du réseau de la santé, poursuit le président de la centrale syndicale, ont de plus en plus de difficulté à accomplir leur travail dans un climat sain et serein. Problèmes de surcharges de travail, heures supplémentaires incontournables, problèmes d’épuisement professionnel, tel est leur lot quotidien. Il faut absolument redorer le blason des services publics de santé en offrant de meilleures conditions de travail. Nous mettons en garde le gouvernement de ne pas se figer dans une position rigide qui empêcherait somme toute une véritable négociation. »
Résidences privées
Pour le président de la FTQ, le ministre de la Santé et des Services sociaux doit également se préoccuper du sort de ceux et celles qui travaillent dans les résidences pour personnes âgées : « Avec le désengagement de l’État, des milliers de personnes sont littéralement obligées de se tourner vers les résidences privées pour se loger et pour recevoir les soins et services dont ils ont besoin. On se retrouve aujourd’hui à prendre soin de personnes fragiles et non autonomes, dans des conditions qui frisent parfois l’indécence : sous-rémunération, manque de formation, improvisations… Il est temps d’inverser la situation. Par ailleurs, le ministre doit porter une attention particulière à l’intégration de l’Hôpital des Anciens Combattants de Sainte-Anne-de-Bellevue au réseau québécois de la santé. Cela doit se faire dans le respect des droits des travailleurs et travailleuses. »
Un mot à dire
Enfin, les travailleurs et les travailleuses doivent être consultés dans les travaux des commissions comme celles sur la fiscalité ou la révision des programmes. « Directement impliqués dans les processus, ils découvrent très souvent les moyens d’améliorer ces derniers, tant dans la prévention que dans la prestation directe des services. L’importance de la main-d’œuvre dans les dépenses de santé vaut au moins la peine qu’on leur pose la question et qu’on tienne compte de leurs suggestions.
« Le ministre de la Santé et des Services sociaux a le devoir d’écouter les travailleurs et travailleuses du réseau afin d’éviter les coupes aveugles qui n’auront comme conséquence que de réduire encore davantage les services à la population », a conclu le président de la FTQ