C’est avec consternation que le Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN) a appris la nouvelle de l’implantation éventuelle d’une clinique pouvant effectuer des chirurgies privées dans l’est du Québec. Des promoteurs de Québec et de la région ont confirmé, plus tôt cette semaine, qu’ils envisageaient ouvrir une clinique pouvant dispenser des soins à l’extérieur du régime de santé public, tel que le prévoit la Loi 33.
« On parle de procéder à des chirurgies par des médecins s’étant exclus du système public. Or, nous connaissons, au Bas-Saint-Laurent, une pénurie de personnels particulièrement criante. Il est odieux d’attirer, à l’extérieur du système de santé public, des médecins qui ne dispenseront plus de soins à l’ensemble de la population ! », déclare Vincent Couture, président du CCBSL-CSN.
Selon le syndicaliste, une telle ouverture va directement dans le sens du rapport du groupe de travail Castonguay, rendu public en février dernier. « Une telle nouvelle serait dramatique pour la région. Seulement un petit nombre de mieux nantis seraient en mesure de payer des soins de santé dans le privé ou encore de contracter une assurance duplicative. »
Certes, la nouvelle n’indique pas la privatisation totale du système de santé, mais selon le président du conseil central, la position du ministre Couillard est claire : « Le docteur Couillard veut faire entrer, en catimini, les amis du privé. Quand on veut faire tomber un système, on l’ébranle pan par pan, peu à peu. » . « Que l’on annonce que plus d’une vingtaine de personnes sont actuellement courtisées par l’entreprise, c’est beaucoup ! Que l’on sorte une vingtaine de personnes du système public, dans une région comme la nôtre est plus qu’inquiétant ! Rappelons que nous vivons dans une région où il arrive que l’on ferme des urgences faute de médecins ! »
La CSN mène depuis plusieurs mois une campagne pour préserver un système de santé public. « Les solutions existent, à l’intérieur même de notre système public ; les bonifications au système doivent profiter à toute la population et non pas uniquement à un petit groupe qui serait en mesure de se payer des soins ! »
Dans le même ordre d’idées, plusieurs militantes et militants du Bas-Saint-Laurent participeront à une grande manifestation nationale, le 3 mai à Montréal pour réclamer le maintien d’un système de santé public et universel.
Le Conseil central du Bas-saint-Laurent représente plus de 10 000 membres de La Pocatière à Les Méchins, dans tous les secteurs d’activités, privé comme public.
Source : CSN - 23 avril 2008